Manipulation abilities among hominids : a multidisciplinary study with behavior, morphology and modelling
Capacités de manipulation chez les hominidés : une étude pluridisciplinaire liant comportement, morphologie et modélisation
par Ameline BARDO sous la direction de Emmanuelle POUYDEBAT
Thèse de doctorat en Biologie interdisciplinaire
ED 474 Frontières de l'Innovation en Recherche et Education

Soutenue le mercredi 09 novembre 2016 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Anatomie
  • Anatomie comparée
  • Main
  • Primates
  • Propriétés mécaniques

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Mots clés
Complexe trapézio-métacarpien, Contraintes biomécaniques, Grands singes, Humains, Main, Mouvements intra-manuels
Resumé
Au sein du règne animal, les humains sont considérés comme possédant des capacités manuelles uniques. Cependant, nous ne savons toujours pas quelles sont les réelles capacités manuelles des primates, ni comment elles ont évolué. Les humains sont-ils réellement uniques ? Cette thèse vise à étudier les capacités de manipulation chez des Hominidés en lien avec l'anatomie et la fonction de leur main, en utilisant une approche interdisciplinaire combinant différentes approches : comportementale, morphologique, fonctionnelle et biomécanique. Pour quantifier les stratégies comportementales et les capacités de manipulation chez des Hominidés, j'ai mené une étude éthologique sur différents grands singes captifs et sur les humains au cours d'une même tâche complexe d'utilisation d'outils. J'ai utilisé des approches comparatives de morphométrie géométrique 3D sur le complexe trapézio-métacarpien combiné avec un modèle musculo-squelettique pour mieux interpréter les résultats comportementaux et pour tester le lien entre la morphométrie de la main et les contraintes biomécaniques durant l'utilisation d'outils chez les Hominidés. Les résultats de cette thèse montrent que les grands singes manifestent des capacités dynamiques de manipulation, mais que chaque espèce a ses propres spécificités. Plus de capacités dynamiques complexes, comme les mouvements intra-manuels, sont observés pour les bonobos et les gorilles que pour les orangs-outans. Les différents modes de vie des espèces peuvent expliquer cette variabilité. En outre, au cours de la tâche complexe d'utilisation d'outils, les humains montrent une meilleure performance que les grands singes et montrent des spécificités. Cette nouvelle approche intégrative montre clairement aussi que les différentes capacités de manipulation des Hominidés ne peuvent pas seulement être une conséquence des différentes morphologies de l'articulation trapézio-métacarpienne, mais aussi des différentes contraintes mécaniques liées à la morphométrie globale de la main. Ces résultats mettent en évidence la difficulté de déduire les capacités manuelles d'espèces fossiles à partir de certaines informations provenant de la forme de l'os, sans tenir compte de la morphométrie globale de la main et de son lien possible avec les contraintes biomécaniques. Cette thèse fournit de nouvelles informations sur les capacités manuelles des Hominidés, sur les différentes contraintes entourant ces capacités, et de nouvelles informations afin de mieux comprendre l'évolution des capacités manuelles chez les primates.