Adaptation des designs de phase II en cancérologie à un critère de jugement censuré
Adaptation of phase II oncology designs to a time-to-event endpoint
par Lisa BELIN sous la direction de Philippe BROËT
Thèse de doctorat en Recherche clinique
ED 570 Santé Publique

Soutenue le lundi 30 mai 2016 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Cancer -- Thérapeutique
  • Cancérologie
  • Études cliniques

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Mots clés
Essais de phase II, Censure, Critère de jugement censuré
Resumé
La phase II d'un essai clinique représente une étape importante de l'évaluation d'une thérapeutique. Il s'agit d'une étape de sélection ayant pour objectif d'identifier les traitements efficaces, qui seront évalués de manière comparative en phase III, et ceux qui, jugés inefficaces seront abandonnés. Le choix du critère de jugement et la règle de décision sont les éléments essentiels de cette étape de l'essai clinique. En cancérologie, le critère de jugement est principalement de nature binaire (réponse au traitement). Cependant, depuis quelques années, les essais de phase II considèrent également les délais d'événement censurés ou non (délai de survie sans progression). Dans le cadre de ce travail de thèse, nous nous sommes intéressés à ces deux types de critères dans le cas de plans d'expérience à deux étapes comportant une possibilité d'arrêt précoce pour futilité. Les conditions réelles des phases II voient souvent la réalisation pratique de l'essai s'écarter du protocole défini a priori. Les cas les plus fréquents sont l'impossibilité d'évaluer le patient (liée par exemple à un événement intercurrent) ou la réalisation d'un suivi trop court. L'objectif de ce travail de thèse était d'évaluer les répercussions entrainées par ces modifications et de proposer des solutions alternatives. Ce travail comporte deux parties principales. Dans la première partie, nous traitons d'un critère de jugement binaire avec patients non évaluables ; dans la seconde d'un critère censuré avec un suivi plus court. Lorsque le critère de jugement est binaire, le plan d'expérience dit « de Simon » est le plus souvent utilisé. Mais ce plan d'expérience nécessite que la réponse de tous les sujets inclus soit connue au temps d'intérêt clinique choisi. En conséquence, comment devons-nous analyser les résultats de l'essai lorsque certains patients sont non évaluables et quelles sont les conséquences sur les caractéristiques opérationnelles de ce plan ? Plusieurs stratégies ont été envisagées (exclusion, remplacement ou considération des patients non évaluables comme des échecs), l'étude de simulation que nous avons réalisée dans le cadre de ce travail montre qu'aucune de ces stratégies ne permet de respecter les risques de première et de seconde espèce fixés a priori. Pour pallier à ces défaillances, nous avons proposé une stratégie dite de « sauvetage » qui repose sur une reconstruction du plan de Simon à partir des probabilités de réponse sous les hypothèses nulle et alternative sachant que le patient est évaluable. Les résultats de nos études de simulations montrent que cette stratégie permet de minimiser les déviations aux risques de première et de seconde espèce alors qu'il y a moins d'information que planifiée dans l'essai. Depuis la dernière décennie, de nombreux schémas considérant les délais d'événement ont été développés. En pratique, l'approche naïve estime la survie sans progression par un taux brut à un temps fixé et utilise un schéma de Simon pour établir une règle de décision. Case et Morgan ont proposé en 2003 un plan d'expérience comparant les taux de survie sans progression estimés à un temps choisi. Considérant l'ensemble du suivi, Kwak et al. (2013) ont proposé d'utiliser la statistique dite du one-sample log-rank pour comparer la courbe de survie sans progression observée à une courbe théorique. Ce dernier schéma permet d'intégrer le maximum d'information disponible et ainsi d'inclure moins de patients pour tester les mêmes hypothèses. Ce plan d'expérience nécessite cependant un suivi de tous les patients de leur inclusion jusqu'à la fin de l'essai. Cette hypothèse semble peu réaliste ; en conséquence, nous avons proposé une nouvelle stratégie basée sur une modification du schéma de Kwak pour un suivi réduit. (...)