Une histoire des enseignants dahoméens/béninois (1945-2015) : la formation au défi des évolutions politiques
A history of dahomean/beninese teachers (1945-2015) : the training in the challenge of political evolutions
par Victorine Michaelina YAYA sous la direction de Rebecca ROGERS
Thèse de doctorat en Sciences de l'éducation
ED 180 Sciences Humaines et Sociales : Cultures, Individus, Sociétés

Soutenue le lundi 25 novembre 2019 à Université Paris Cité

Sujets
  • Bénin
  • Éducation
  • Éducation -- 1945-....
  • Politique et éducation
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Description en français
Mots clés
Enseignants, Formation, Politique enseignantes, Politiques éducatives, Enseignement coloniale et postcoloniale, Coopération française, Dahomey, Bénin
Resumé
Comment fabrique-t-on une politique de formation des enseignants en comptant essentiellement sur l'aide extérieure ? C'est la question qui fonde cette thèse qui s'intéresse à l'histoire des enseignants et à la fabrique d'une politique enseignante dans un contexte permanent de dépendance financière extérieure. Les événements de l'après-guerre ont conduit à la création de deux cours normaux au Dahomey en 1945. Depuis 1960 les dirigeants du Dahomey au Bénin en quête d'une souveraineté nationale totale, peinent à réaliser leur rêve d'un développement économique et social basé sur une école réformée. Jusqu'en 2015 ils restent confrontés à la problématique de la disponibilité d'enseignants qualifiés, compétents et en nombre suffisant. La thèse tente de situer la place qu'occupe la formation des enseignants du primaire dans les réformes éducatives qui se sont succédé sur toute la période. Elle interroge notamment l'articulation entre la dépendance financière des politiques éducatives et leur impact sur la politique enseignante. L'étude met en œuvre une démarche historique qui s'appuie sur des enquêtes menées en archives, en institutions chargées de la formation et à travers des sources orales. Un découpage chronologique de la thèse permet d'étudier l'évolution (ou non) de la formation au gré des différentes réformes, marquée par des ruptures et régimes variés de gouvernance politique. Quatre grandes périodes font l'objet d'analyse mobilisant des concepts tirés de l'histoire sociale et institutionnelle de l'éducation : 1945-1960, former des moniteurs au Dahomey pour les écoles rurales de la colonies ; 1960-1972, la réforme de l'enseignement ruralisé portée par les coopérants, a besoin de main-d'œuvre enseignante ; 1972-1989, des enseignants révolutionnaires pour l'école nouvelle de Kérékou et son régime socialiste, militaro-marxiste ; 1990-2015, la formation des enseignants sous influence internationale au Bénin démocratique. S'il est vrai que les symptômes sont souvent les mêmes dans la plupart des pays d'Afrique francophone, il n'en demeure pas moins vrai que l'histoire particulière pré et postcoloniale des enseignants de chaque territoire influence considérablement l'évolution de ce corps et mérite d'être prise en compte dans les réflexions y compris à l'heure de mondialisation de la formation où, la tendance s'apparente à une sorte d'uniformisation des pratiques financées, au détriment des réalités endogènes. Le cas des enseignants du Bénin nécessite donc ce retour aux sources qui permet de mieux l'appréhender. D'autre part s'agissant des causes de la situation actuelle et de leurs effets sur l'avenir de ce corps, selon notre recherche, la persistance d'un même système de formation, bien qu'ayant traversé différents régimes de gouvernance politique semble expliquer en partie la résistance des mêmes problèmes relatifs aux enseignants (pénurie, qualité, financement). Dans ces conditions comment bâtit-on le développement économique et social d'un pays sur l'école sans intégrer la question de la formation des enseignants du premier degré à la vision de gouvernance en général et à la politique éducative en particulier ? Cette question rejoint des préoccupations d'ordre général sur l'éducation en Afrique subsaharienne. L'étude se situe à un carrefour interdisciplinaire de plusieurs champs de recherche (histoire, sciences de l'éducation, politique publique). À travers l'histoire des enseignants béninois du primaire et des politiques éducatives, elle participe aux réflexions sur les enjeux du financement de l'éducation et de la formation dans les pays pauvres, sur l'enseignement en situation coloniale et postcoloniale prolongée par la coopération pédagogique au Dahomey-Bénin. Elle s'inscrit dans cette historiographie en apportant une modeste contribution aux questions soulevées par la persistance du legs colonial qu'est l'école en Afrique noire, la notion de l'aide au développement dans les secteurs d'éducation et de formation