Mesure écologique et analyse en réseau des liens entre dépression, anxiété, coping et qualité de vie après un accident vasculaire cérébral mineur
Ecological momentary assessment and network analysis of depression, anxiety, coping and quality of life after a minor stroke
par Camille VANSIMAEYS sous la direction de Catherine BUNGENER et de Mathieu ZUBER
Thèse de doctorat en Psychologie
ED 261 Cognition, Comportements, Conduites Humaines

Soutenue le jeudi 23 novembre 2017 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Anxiété
  • Aspect psychologique
  • Dépression
  • Maladies cérébrovasculaires

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Mots clés
Accident vasculaire cérébral, Anxiété, Dépression, Stratégies de coping, Qualité de vie, Évaluation écologique instantanée répétée, Analyses en réseau
Resumé
Chaque année en France, 150 000 personnes sont hospitalisées suite à un Accident Vasculaire Cérébral (AVC). Il est estimé qu'environ la moitié des survivants récupéreront complètement sur le plan neurologique, et ne souffriront d'aucun déficit quant à leurs capacités fonctionnelles (motrices et cognitives notamment). On parle dans ce cas d'AVC mineurs. Le parcours de soin après un AVC mineur est caractérisé par un retour au domicile précoce et un suivi médical intermittent, et nous n'avons actuellement que très peu d'informations quant à l'impact de l'accident sur l'évolution de la qualité de vie de ces patients. La littérature spécifique à cette population est encore très peu fournie à l'heure actuelle. Cependant, il a récemment était montré que des symptômes anxio-dépressifs surviennent fréquemment après un AVC mineur, et ce en dépit de l'absence de séquelles fonctionnelles visibles. Ces symptômes pourraient donc venir dégrader la qualité de vie des patients malgré leur bon état de santé apparent. Deux enjeux majeurs de santé publique s'articulent autour de la question de l'impact subjectif d'un AVC mineur : celui du dépistage et celui de la prise en charge des facteurs associés à la dégradation de la qualité de vie. Ce travail de thèse vise à étudier l'évolution de la qualité de vie après un AVC mineur et à explorer l'implication des symptômes anxio-dépressifs, d'une part, et celle des stratégies d'adaptation (coping), d'autre part, dans cette évolution. Nous avons mis en place une étude au cours de laquelle nous avons évalué les dimensions de la qualité de vie, auprès d'un échantillon composé de 68 personnes, à différents moments après un AVC mineur : durant l'hospitalisation initiale, après le retour au domicile, et quatre mois après l'accident. En parallèle, nous avons également évalué la symptomatologie anxio-dépressive et les stratégies de coping en associant deux modalités de mesures : des évaluations ponctuelles grâce à des échelles et questionnaires standardisés et validés d'une part, et, d'autres part, des évaluations écologiques instantanées et répétées grâce à une application smartphone. Les résultats révèlent que nombre de personnes décrivent une dégradation de leur qualité de vie au cours des quatre mois. Cette dégradation est liée, d'une part, à l'apparition de symptômes anxio-dépressifs consécutifs à l'AVC. Les analyses en réseau suggèrent que l'apparition, dès l'hospitalisation initiale, de manifestations somatiques précède la survenue de symptômes psychiques. Ces résultats soulignent la nécessité de ne pas négliger l'importance de la prise en charge, dès la phase aiguë, des symptômes somatiques, indépendamment du pronostic de récupération neurophysiologique. D'autre part, nos résultats suggèrent le rôle de certaines stratégies de coping dans l'évolution de la qualité de vie. Des études complémentaires devront permettre de confirmer nos résultats. Ces études sont nécessaires afin de préciser, notamment, les caractéristiques des situations problématiques vécues par les patients en fonction du temps après un AVC mineur. Ainsi, les stratégies de coping fonctionnelles pourraient constituer, à terme, des objectifs thérapeutiques tangibles qui contribueront à préciser les recommandations de prise en charge des AVC mineurs. Notre travail apporte également des éléments qui contribuent à la réflexion théorique et méthodologique de la recherche en psychopathologie et en psychologie de la santé. Sur le plan théorique, notre étude souligne l'intérêt et l'apport de l'approche en réseau, notamment pour l'étude des processus psychopathologiques dans le cadre de la maladie somatique. Au niveau méthodologique, nos résultats encouragent à l'utilisation et au développement des méthodes d'évaluation écologiques instantanées et répétées en psychologie. Malgré les limites actuelles sur le plan technologique, les perspectives de recherches futures sont nombreuses et prometteuses.