Inégalités scolaires au primaire à Ouagadougou dans les années 2000
Primary school inequalities in Ouagadougou in the 2000s
par Dramane BOLY sous la direction de Marc PILON et de Jean-François KOBIANÉ
Thèse de doctorat en Démographie
ED 180 Sciences Humaines et Sociales : Cultures, Individus, Sociétés

Soutenue le mardi 13 juin 2017 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Aménagement du territoire
  • Démocratisation de l'enseignement
  • Inégalité sociale
  • Ouagadougou (Burkina Faso)

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Mots clés
Inégalités, Scolaires, Ouagadougou
Resumé
Le Plan Décennal de Développement de l'Éducation de Base (PDDEB) mis en place depuis 2002 au Burkina Faso (devenu depuis 2012, le Plan de Développement Stratégique de l'Éducation de Base) n'a pas concerné Ouagadougou, la capitale, considérée comme privilégiée en matière de scolarisation, car présentant les taux de scolarisation les plus élevés du pays. Dans le même temps, Ouagadougou connaît une forte croissance démographique (son taux d'accroissement intercensitaire entre 1996 et 2006 est de 7,6 %), avec pour corollaire un besoin important en infrastructures sociales de base (éducation et santé), et un étalement spatial rapide de la ville. Sur le plan scientifique, la dimension socio-spatiale des inégalités intra-urbaines en matière d'éducation reste très peu abordée, à Ouagadougou comme dans les autres villes du continent africain. La thèse traite des facteurs socio-spatiaux des inégalités de scolarisation au primaire à Ouagadougou, d'une part en menant une approche inédite des inégalités spatiales de l'offre scolaire (à travers la fusion du fichier des écoles géoréférencées avec celui des écoles issues de la base de données des statistiques scolaires), d'autre part en mettant l'accent sur les facteurs (individuels, familiaux et contextuels) de la fréquentation scolaire chez les enfants âgés de 9 à 11 ans. Pour ce faire, elle mobilise plusieurs sources de données : le recensement général de la population et de l'habitation de 2006, les statistiques scolaires (2000 à 2014), le géoréférencement des écoles et des entretiens réalisés auprès des acteurs institutionnels de l'éducation. Les méthodes d'analyse utilisées sont à la fois quantitatives (bivariée, régression logistique classique et régression logistique multiniveau), qualitatives (analyse de contenu des entretiens) et spatiales. Les résultats montrent que très peu de partenaires au développement (ONGs, associations, institutions bilatérales et multilatérales, etc.) interviennent dans le domaine de l'éducation à Ouagadougou. Ceux qui interviennent font essentiellement de la sensibilisation, de la dotation de fournitures scolaires aux élèves, et moins de la construction de nouvelles salles de classes. En matière d'offre scolaire, les écoles primaires publiques sont concentrées au centre de la ville. Les écoles qui sont dans la périphérie non lotie sont surtout privées offrant des mauvaises conditions d'apprentissage. Le développement de l'offre scolaire publique à la périphérie de Ouagadougou n'est pas seulement une question de volonté politique. Il dépend aussi de la gestion de l'espace urbain dans laquelle des facteurs comme le lotissement jouent un rôle important. En termes de facteurs explicatifs de la scolarisation, le statut familial de l'enfant est plus déterminant dans la scolarisation des enfants, particulièrement des filles sans lien de parenté avec le chef de ménage en raison de leur utilisation dans les travaux domestiques. Par contre, dans la périphérie non lotie, le niveau de vie du ménage et le niveau d'instruction des parents sont les plus déterminants. D'autres facteurs notamment la présence de robinet dans le ménage et la possession d'un moyen de déplacement jouent positivement dans la scolarisation des enfants à Ouagadougou. Les analyses indiquent aussi qu'il existe des effets contextuels (même si les effets familiaux sont plus dominants) dans la scolarisation des enfants à Ouagadougou. En effet, plus les enfants résident dans un quartier instruit, plus ils ont la chance d'être scolarisés.