Découvrir des voies de signalisation dont l'inhibition potentialiserait les inhibiteurs de la Poly(ADP-Ribose) Polymérase dans les cancers du sein triple-négatifs
Discover pathways which inhibition could potentiate Poly ADP-Ribose Polymerase inhibitors in triple negative breast cancers
par Hélène JOURDIER sous la direction de Aimery de GRAMONT
Thèse de doctorat en Pharmacologie
ED 563 Médicament, Toxicologie, Chimie, Imageries

Soutenue le mardi 29 novembre 2016 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Cancer du sein
  • Histone désacétylase
  • Inhibiteurs
  • Poly (ADP-ribose) polymérase
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Mots clés
Cancers du sein triple négatifs, Olaparib, Inhibiteur de PARP, Inhibiteur de HDAC, Selinexor, Synergie, Recombinaison homologue
Resumé
PARP est l'acteur principal de la réparation des cassures monobrins de l'ADN. En cas d'inhibition de PARP, les cassures monobrins aboutissent à des cassures double-brins, prises en charge par la voie de recombinaison homologue (RH), sous la dépendance de BRCA. Les travaux de Farmer ont conduit au développement des inhibiteurs de PARP (PARPi) dans les cancers du sein et de l'ovaire BRCA mutés. Les cancers du sein triple négatifs (CSTN) sont de pronostic très péjoratif. La plupart des cancers du sein BRCA mutés sont des CSTN et partagent avec ces derniers de nombreuses caractéristiques clinico biologiques. Malgré cela, les essais thérapeutiques évaluant l'efficacité des PARPi dans les CSTN n'ont pas amélioré le pronostic des CSTN BRCA-non mutés. OBJECTIFS : #1 Trouver des combinaisons thérapeutiques permettant de sensibiliser les CSTN aux PARPi. #2 Offrir de nouvelles options thérapeutiques pour les CSTN. METHODES : A partir des données de la littérature, nous avons sélectionné 2 associations thérapeutiques pour notre étude: l'association PARPi- HDACi (inhibiteurs des Histone DéAcétylases) et la combinaison PARPi-selinexor (inhibiteur sélectif de CRM1). Pour ces deux associations, nous avons effectué : #1 des études in vitro sur un panel de lignées cellulaires de CSTN : étude de viabilité (MTT) ; mesure du degré de synergie (CompuSyn); études du cycle cellulaire et de l'apoptose (cytométrie de flux) ; étude des voies de signalisation impliquées dans l'effet de l'association (western blots, RT-PCR). #2 des études in vivo évaluant l'effet thérapeutique et la tolérance de ces associations sur des souris nudes porteuses de xénogreffes de CSTN RESULTATS : #1 Nous avons observé que l'ajout d'un HDACi, SAHA ou belinostat, permettait de sensibiliser l'ensemble des lignées cellulaires de CSTN à l'olaparib. Cette association était synergique pour 7 lignées. La combinaison était moins efficace pour les lignées PTEN-déficientes et plus bénéfique aux lignées cellulaires BRCA1-mutées. L'étude in vivo sur des xénogreffes dérivées d'une lignée de CSTN BRCA1-non mutée a conduit à une réduction significative de la croissance tumorale. Dans les lignées BRCA1-muté, nous avons observé simultanément une augmentation rapide des cassures double brins de l'ADN et une diminution drastique de l'expression de protéines clefs de la recombinaison homologue, conduisant à une induction de l'apoptose dès 72h. Dans les lignées cellulaires BRCA1-non mutées, l'accumulation de cassures double brin sur l'ADN conduisait à un arrêt du cycle cellulaire en phase G2 via l'activation de Chk2, suivi secondairement d'une induction de l'apoptose. #2 De même, nous avons observé que le traitement par olaparib et selinexor était synergique dans les lignées cellulaires de CSTN in vitro. Cet effet s'accompagnait de modifications du cycle cellulaire (majoration de la proportion de cellules en phase G2 et répression de la phase S) et d'une induction de l'apoptose. Les études in vivo ont montré une forte inhibition de la croissance tumorale par l'association olaparib-selinexor aussi bien sur des xénogreffes dérivées de lignées BRCA1-mutées que sur des xénogreffes BRCA1-non mutées. Dans ces dernières, les données d'immunohistochimie et d'immunofluorescence suggèrent que l'association thérapeutique conduit à une accumulation des cassures double-brin de l'ADN et à une inaptitude à activer RAD51. CONCLUSION : Nous avons donc montré que l'inhibition de deux cibles moléculaires (HDAC, impliqué dans le remodelage de la chromatine, et CRM1, impliqué dans le transport protéique nucléo-cytoplasmique) potentialisent l'efficacité de l'olaparib dans les CSTN aussi bien in vitro que in vivo. Ces deux classes thérapeutiques ont déjà été étudiées chez l'homme et s'avèrent peu toxiques, apportant un réel espoir que ces combinaisons thérapeutiques puissent être efficaces sans trop de toxicité chez les patientes porteuses de ce sous-type tumoral très agressif de cancer du sein.