Mots clés |
Homoparentalités, Mariage pour tous, Catholicisme, Manif pour tous, Mouvement social |
Resumé |
Cette thèse prend pour objet les enjeux et les manifestations des résistances à la reconnaissance juridique de l'homoparentalité en France depuis 2012 à partir, notamment, de l'analyse d'entretiens semi-directifs réalisés avec des personnes opposées à la loi « mariage pour tous » d'extension du mariage et de l'adoption aux couples homosexuels. Une majorité d'entre eux sont ou ont été mobilisés dans La manif pour tous (LMPT), une association née de l'opposition à la loi, auprès de laquelle une enquête par observations directes a également été menée. Si ce travail soulève l'existence d'une pluralité d'acteurs motivés par la critique d'une reconnaissance légale de l'homoparentalité, il observe néanmoins que l'expression publique du refus des mutations de la structuration familiale traditionnelle inscrit majoritairement ses raisons dans une matrice catholique. Ce sont en effet des croyants issus du pôle d'identité du catholicisme contemporain qui sont à l'origine de la création de LMPT et qui continuent de la constituer, plus de cinq ans après les premières manifestations de grande ampleur. Dans cette perspective, il s'agit aussi de montrer comment et pourquoi les enquêtés non catholiques sont restés aux marges du mouvement, ou l'ont progressivement quitté. Enfin malgré ce constat, les arguments employés par la direction de LMPT continuent d'être séculiers. La thèse - qui achève de s'inscrire dans une réflexion plus large sur la place du religieux dans l'espace public et politique laïque - se propose donc aussi de questionner l'inadéquation entre l'universalisme englobant du discours porté par ses dirigeants, et l'homogénéisation croissante de sa composition socioreligieuse. |