Etude des mécanismes moléculaires impliqués dans l'infiltration cérébrale des lymphocytes T dans la maladie de Parkinson
Study of the molecular mechanisms involved in the cerebral infiltration of lymphocytes T in the Parkinson's disease
par Amaury BEKAERT sous la direction de Étienne HIRSCH et de Stéphane HUNOT
Thèse de doctorat en Neuroimmunologie
ED 157 Génétique, Cellulaire, Immunologie, Infectiologie et Développement

Soutenue le vendredi 07 septembre 2012 à Université Paris Descartes ( Paris 5 )

Sujets
  • Cellules T
  • Parkinson, Maladie de

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Mots clés
Parkinson, Maladie de, Lymphocytes T
Resumé
La maladie de parkinson est une affection neurologique caractérisée par une dégénérescence des neurones dopaminergiques du mésencéphale ventral et une perte de l'innervation dopaminergique striatale à l'origine de symptômes moteurs (akinésie, rigidité et tremblement de repos). L'absence de traitements curatifs s'explique notamment par notre large méconnaissance des mécanismes conduisant à la mort neuronale. De nombreuses données supportent un rôle du système immunitaire inné dans ces processus de dégénérescence. Récemment, plusieurs études ont également suggéré le rôle de la réponse immunitaire adaptative dans ces phénomènes. Ainsi une infiltration cérébrale de lymphocytes T CD4+ est observée chez les patients parkinsoniens. Celle-ci pourrait jouer un rôle délétère dans les mécanismes conduisant à la mort des neurones dopaminergiques comme le suggèrent certaines données in vivo dans des modèles de la maladie. Par conséquent, le blocage de cette infiltration lymphocytaire pourrait constituer une stratégie thérapeutique intéressante pour ralentir la dégénérescence neuronale. Notre hypothèse de travail est qu'un processus actif de remodelage de la barrière hématoencéphalique permettrait aux cellules du système immunitaire adaptatif de pénétrer le parenchyme cérébral. Ainsi les chimiokines et les molécules d'adhésion constituent deux grandes familles de protéines impliquées dans les phénomènes d'infiltration tissulaire des leucocytes en condition inflammatoire. A notre connaissance, aucune étude détaillée des mécanismes permettant l'infiltration cérébrale des lymphocytes dans les syndromes parkinsoniens n'a été réalisée. Afin de tester cette hypothèse, le projet a eu plusieurs objectifs : (1) caractériser l'expression des chimiokines et des molécules d'adhésion dans un modèle murin de lésion du système nigro-strié (2) déterminer le rôle du réseau chimiokinique dans le processus d'infiltration lymphocytaire et la dégénérescence dopaminergique dans ce modèle (3) étudier l'expression des facteurs candidats dans la substance noire des patients parkinsoniens. Dans notre étude, nous avons pu montrer une augmentation d'expression transcriptionnelle et protéique très importante des trois chimiokines CCL3, CCL4 et CXCL10 dans le mésencéphale ventral de souris intoxiquées par le MPTP (un modèle expérimental de maladie de Parkinson). La source cellulaire de ces facteurs était les cellules microgliales pour CCL3 et CCL4 et les astrocytes pour CXCL10. Pour aborder le rôle de ces facteurs dans les processus physiopathologiques, notre stratégie a été de cibler les récepteurs des ligands identifiés, en particulier CXCR3, CCR5 et CCR1. Bien que la déficience constitutive de chacun de ces récepteurs ne confère qu'une faible protection des neurones dopaminergiques et une faible diminution de l'infiltration lymphocytaire, une stratégie de blocage multiple des récepteurs aux chimiokines a permis de réduire l'ampleur de ces deux processus. En outre, nous avons détecté une augmentation d'expression de CCL3 et CCL4 dans la substance noire de patients parkinsoniens. Au total, nos résultats montrent une modulation importante du réseau chimiokinique associée à la réaction gliale dans un contexte de lésion du système nigro-strié et suggèrent que le réseau chimiokinique joue vraisemblablement un rôle important dans le recrutement cérébral des lymphocytes T et la physiopathologie de la maladie de Parkinson.