Identification fonctionnelle et moléculaire d'un transporteur de psychotropes et substances d'abus
Functional and molecular identification of a transporter of psychotropic and drugs of abuse
par Hélène CHAPY sous la direction de Salvatore CISTERNINO
Thèse de doctorat en Biologie cellulaire et moléculaire
ED 563 Médicament, Toxicologie, Chimie, Imageries

Soutenue le jeudi 07 mai 2015 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Barrière hématoencéphalique
  • Barrière hématorétinienne
  • Drogues
  • Pharmacocinétique
  • Psychotropes
  • Transporteurs de cations organiques
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Mots clés
Transporteurs, Cations organiques, Pharmacocinétique, Barrière hémato-encéphaliques, Barrière hémato rétinienne, Psychotropes, Drogues d'abus
Resumé
Le système nerveux central est un organe privilégié et protégé, notamment grâce à l'existence des barrières histologiques entre le sang et les tissus nerveux. La barrière-hémato encéphalique (BHE) et la barrière hémato-rétinienne (BHR) séparent respectivement le parenchyme cérébral et la rétine des composés contenus dans l'espace vasculaire, grâce à l'expression de jonctions serrées et de transporteurs membranaires permettant une régulation spécifique des échanges entre le sang et le parenchyme nerveux. Ce travail a porté sur l'étude d'un nouveau transporteur de cations organiques mis en évidence fonctionnellement à la BHE de la souris. Ce transporteur appartenant très probablement à la superfamille des solute carrier (SLC), fonctionne comme un antiport proton. Actuellement, sa présence ne peut être démontrée que de façon fonctionnelle car son identité moléculaire est encore inconnue. Cet antiport proton constitue un nouvel acteur de la perméabilité cérébrale et ouvre une nouvelle voie d'accès au cerveau. Nous nous sommes tout d'abord attachés à approfondir les connaissances fonctionnelles de ce transporteur en étudiant de nouveaux substrats et tissus d'expression. Le transport cérébral de psychotropes a été étudié in vivo par la technique de perfusion carotidienne in situ chez la souris et in vitro grâce à une lignée de cellules endothéliales cérébrales humaines immortalisées (hCMEC/D3). Nous avons démontré que la haute perméabilité cérébrale de la cocaïne fait intervenir à la fois une diffusion passive et surtout une diffusion médiée par un antiport proton. La vitesse d'entrée des substances d'abus dans le cerveau est associée à un plus fort risque d'addiction et fait de ce transporteur un nouvel acteur critique de la régulation du passage cérébral. En effet, d'autres substances comme la nicotine et certaines amphétamines comme le MDPV et l'ecstasy sont également des substrats de cet antiport. Ce transporteur apparaît comme une cible pharmacologique potentielle dans la prise en charge de toxicomanies. Malgré la diversité chimique et pharmacologique d'interactions des composés avec cet antiport, les concentrations nécessaires pour l'inhiber dépassent celles retrouvées dans le sang. Pour aider l'identification d'inhibiteurs sélectifs et efficaces nous avons développé un modèle pharmacophorique d'inhibiteurs du transporteur à partir de données générées in vitro et de l'approche FLAPpharm. Ce modèle semble prédictif de nouveaux composés pouvant constituer de meilleurs inhibiteurs de ce transporteur. L'étude des échanges in vivo au niveau du tissu nerveux nous a menés à étudier l'impact de transporteurs ABC et de l'antiport-proton au niveau cérébral et rétinien à l'aide de substances spécifiques ou de substrats mixtes comme le vérapamil. L'antiport proton est fonctionnel au niveau de la BHR et transporte notamment la clonidine, le DPH et le vérapamil. Cependant, dans le cas d'un substrat mixte P-gp et SLC (ex : vérapamil), ce transport d'influx n'est visible à la BHE que lorsque la P-gp est neutralisée. Au contraire, à la BHR l'influx lié à cet SLC est visible naturellement. L'impact de la P-gp à la BHR étant 6.3-fois plus faible ce processus est probablement moins masqué. Cette étude illustre la difficulté actuelle de prédire l'impact fonctionnel d'un transporteur pour des substrats multi-spécifiques et l'existence d'une priorisation du transport. Enfin, nous avons essayé d'identifier l'antiport proton au niveau moléculaire par une méthode de photo-activation à l'aide d'un composé adapté. Cette méthode s'est avérée efficace pour fixer une molécule sur le transporteur, permettant par la suite de l'isoler plus facilement. En conclusion, ce travail a permis de mettre en évidence l'importance de l'antiport proton dans la distribution cérébrale de psychotropes et d'ouvrir de nouvelles perspectives dans l'addiction et la compréhension du transport de substrats multi-spécifiques.