Rôle de l'altération des récepteurs de NMDA dans l'épilepsie associée à la Sclérose Tubéreuse de Bourneville étudié sur un modèle animal et le tissu humain
The role of NMDA receptors alteration in the epilepsy related to Tuberos Sclerosis Complex studied on the animal model and human tissue
par Svetlana GATAULLINA sous la direction de Olivier DULAC et de Nail BURNASHEV
Thèse de doctorat en Neurosciences
ED 158 Cerveau, Cognition, Comportement

Soutenue le mardi 27 janvier 2015 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Épilepsie chez l'enfant
  • Résistance aux médicaments
  • Sclérose tubéreuse du cerveau
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Mots clés
Épilepsie, STB, Souris, Tissu humain, Spasme, Crise, EEG, NMDA, GluN2C
Resumé
La sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) est une maladie génétique et multi-systémique à transmission autosomique dominante due à des mutations d'un gène TSC1 ou TSC2 qui codent respectivement pour hamartine et tuberine ayant une action inhibitrice sur la voie de signalisation mTOR. L'épilepsie précoce et pharmacorésistante est la manifestation neurologique la plus fréquente et la plus délétère de la STB. Elle débute souvent dans la première année de vie par des spasmes infantiles qui évoluent avec l'âge et en absence de traitement vers des crises toniques ou tonico-cloniques. Bien que les crises soient supposées être générées dans des tubers corticaux, les mécanismes de l'épilepsie ne sont pas bien élucidés et le traitement reste souvent inefficace. Des études morphologiques ont montré une altération de l'expression ARNm des récepteurs au glutamate dans les cellules géantes et les neurones dysplasiques des tubers, mais leur implication fonctionnelle restait à montrer. Les différentes sous-unités NMDA ont une expression âge-dépendante et région-spécifique, les plus grands changements survenant au début de la vie quand l'épilepsie de la STB apparaît. Ce travail avait pour but d'étudier à l'aide de méthodes électrophysiologiques in vitro et in vivo l'expression fonctionnelle des sous-unités NMDA aberrantes et de déterminer leur rôle dans l'épileptogènese chez les souris hétérozygotes Tsc1+/- et sur le tissu humain STB post-opératoire. Nous avons pu démontrer que : i) Les souris hétérozygotes pour le gène Tsc1 sont spontanément épileptiques in vivo et in vitro dans une courte fenêtre dévelopmentale de P9 à P18. ii) Elles présentent une altération d'expression des récepteurs NMDA couche-spécifique et mTOR dépendante avec une surexpression des sous-unités GluN2C/D dans la couche 4 et 2/3 et GluN2B dans les couches 2/3. Cette expression anormale est prévenue par l'administration d'un inhibiteur de la voie mTOR, la rapamycine. iii) Les mêmes altérations d'expression des récepteurs NMDA, sont montrées sur les tissus post-opératoires, non seulement de tubers de STB mais aussi des dysplasies corticales focales (DCF), ces deux malformations ayant des similarités étiologiques et physiopathologiques. iv) La RT-PCR quantitative confirme une expression excessive de GluN2C dans le cortex de souris Tsc1+/- et sur le tissu humain des tubers et DCF. v) Les décharges épileptiques chez la souris Tsc1+/- sont générées dans la couche granulaire 4 du cortex avant de se propager vers les couches superficielles et les couches profondes, empruntant ainsi les microcircuits corticaux. vi) L'expression excessive de la sous-unité GluN2C dans le cortex contribue à l'hyperexcitabilité neuronale chez la souris Tsc1+/- et sur des tissus humains de tubers et de DCF puisque les crises et les décharges sont bloquées par les antagonistes sélectifs de GluN2C/D. vii) Les crises chez la souris Tsc1+/- suivent une séquence âge-dépendante évoluant du type «spasms-like» vers «tonic-clonic like», rappelant celle de l'épilepsie humaine, avec deux pics de haute incidence de crises à P13 et P16 correspondant chez l'homme respectivement l'âge des spasmes infantiles et celui des crises toniques. L'évolution avec l'âge du délai de propagation inter-hémisphérique pourrait contribuer à ce changement de types de crises. Ces résultats montrent donc pour la première fois qu'une happloinsuffisance pour le gène Tsc1 chez les souris Tsc1+/- sans tubers suffit à produire une altération de l'expression des récepteurs NMDA de manière mTOR dépendante et contribuer ainsi à l'épileptogènese dans la STB. La souris Tsc1+/- est le premier modèle génétique sans anomalies morphologiques présentant une épilepsie spontanée qui évolue des spasmes vers des crises toniques et tonico-cloniques. Néanmoins cette épilepsie diffère de l'épilepsie humaine de la STB par l'absence de crises focales et de pharmacorésistance, ce qui pourrait être expliqué par l'absence de tubers chez la souris Tsc1+/-. (...)