« Là où il n'y a pas de spécialiste » : enjeux éthiques de l'accès aux avis spécialisés dans les régions isolées ou à faibles ressources
« Where there is no specialist » : ethical issues in providing access to specialist opinions in remote areas or low resource settings
par Laurent BONNARDOT sous la direction de Christian HERVÉ et de Richard WOOTTON
Thèse de doctorat en Éthique médicale
ED 262 Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion

Soutenue le mercredi 30 novembre 2016 à Sorbonne Paris Cité , Universitetssykehuset Nord-Norge

Sujets
  • Aspect moral
  • Médecine -- Informatique
  • Télémédecine
  • Zones sous-médicalisées
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Mots clés
Télémédecine, Télésanté, Pays en voie de développement, Télé-expertise, Réseau, LIMICS, Assurance qualité
Resumé
La thèse est une recherche action ; l'action s'articule autour d'une plateforme de télémédecine, évaluée en matière de processus et de résultats dans des publications scientifiques et en matière éthique dans le présent manuscrit. La plateforme de télé-expertise a été crée sur le modèle développé par le collegium telemedicus (https://collegiumtelemedicus.org) et implantée sur les terrains d'intervention de Médecins Sans Frontières (MSF), organisation non gouvernementale humanitaire. Le système donne accès à un réseau de spécialistes capables de répondre sous quelques heures aux demandes d'avis spécialisés des soignants en situation d'isolement géographique et / ou dans des zones à faibles ressources. Plus de 4000 cas ont été traités à travers la plateforme confirmant le besoin et l'intérêt du service par les soignants présents sur le terrain. Les évaluations scientifiques montrent que le système est fiable et performant. La majorité des utilisateurs juge le service utile et adapté aux besoins du terrain avec un effet positif sur la prise en charge des patients. L'accès à un spécialiste réduit en outre le sentiment d'isolement des praticiens en leur permettant une gestion collégiale des cas et participe à son éducation dans des domaines spécialisés. Un certains nombre de limites existent toutefois, comme les difficultés de suivi des patients ou l'absence de retour adressé à l'expert impliqué sur l'évolution du cas après son avis. L'action est née sous la double impulsion d'un constat d'une perte de chance en l'absence d'accès aux spécialistes et de l'injustice d'accès aux soins spécialisés en situation d'isolement géographique et dans des zones à faibles ressources. Bien que le droit international plaide pour le meilleur soin pour tous, il le conditionne aux ressources disponibles des populations concernées, signant par là même le constat de son impuissance à faire appliquer le droit qu'il proclame. L'action mise en œuvre grâce au soutien opérationnel de MSF (connaissance du terrain, recrutement des spécialistes volontaires...) apporte une réponse concrète et immédiate à cette injustice. L'évaluation rigoureuse du système relève d'une démarche éthique qui vise à s'assurer d'une utilisation efficiente des ressources dans un contexte où leur allocation est un enjeu éthique majeur. L'analyse a permis d'établir dans quelle mesure l'action respecte les principes éthiques de bienfaisance et de non-malfaisance et comment le principe d'autonomie se trouve renforcé par l'accès aux avis spécialisés en améliorant les « capabilités » individuelles. Enfin, l'action interroge nos pratiques de pays à haut revenus, notamment la place et l'organisation de la médecine spécialisée. Les solutions développées dans les zones à faibles revenus constituent des modèles efficaces et économes, susceptibles de faire évoluer la façon de penser la santé et le modèle de soin dans les pays à haut revenus.