La parole migrante : pratiche e ideologie linguistiche di migranti senegalesi tra Senegal e Italia
La parole migrante : pratiques et idéologies langagières de migrants sénégalais entre Sénégal et Italie
par Giulia PIZZOLATO sous la direction de Cécile CANUT et de Sabina CANOBBIO
Thèse de doctorat en Sociolinguistique
ED 180 Sciences Humaines et Sociales : Cultures, Individus, Sociétés

Soutenue le mardi 10 juillet 2012 à Université Paris Descartes ( Paris 5 ) , Université de Turin

Sujets
  • Idéologie et langage
  • Immigrés
  • Italie
  • Langage
  • Sénégalais
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Mots clés
Pratiques langagières,Migration,Sénégal / Italie
Resumé
La recherche présentée est une étude de type qualitatif sur les pratiques langagières et sur le rapport entre les pratiques et les idéologies langagières de certains migrants de nationalité sénégalaise, en Italie et au Sénégal. Elle se situe dans le cadre disciplinaire de la sociolinguistique, dans un domaine d'intérêt qui présente beaucoup de points de rencontre avec l'anthropologie du langage (Duranti 2001; 2005; 2007), et en particulier avec les thématiques et les perspectives initiées par la Language Ideology. L'observation et l'analyse se sont focalisées sur l'expérience de trois migrants (résidant en Italie au moment de l'enquête) et de deux migrants de retour (au Sénégal après un séjour en Italie). Le terrain s'est déroulé au Sénégal et en Italie (recherche multi-sited [Marcus 1995]), dans l'intention d'appréhender le phénomène migratoire selon une perspective transnationale (Appadurai 1991; Riccio 2008 ; Tarrius 1992). A partir d'une approche délocalisée de l'espace (espace diffus [Hazard 2007]), la migration est considérée comme un processus qui se libère des lieux fermés (l'ici et le là-bas, le pays de départ et celui d'arrivée) afin de s'intéresser aux parcours individuels. En accord avec cette conception des espaces inter-connectés, le concept d'interdiscursivité implique de considérer le langage hors de l'isoformisme qui le fixe au lieu (une langue- une nation-une identité) mais davantage comme parole circulante. Dans ma recherche je propose l'observation du phénomène migratoire par le biais du langage, qui est considéré en interaction, en tant que praxis (Bourdieu 1977). La parole, étant porteuse d'évaluations et, plus amplement, d'idéologies partagées qui influencent le plan social, se fait devient donc action sociale et, en tant que telle, représente et met en action des processus sociaux. Le langage est donc porteur de pouvoir (Blommaert 2005). Considérer les idéologies qui sont constitutives, codifiées et réalisées dans le langage ("... cultural and political ideologies as constituted, encoded, or enacted in language" [Woolard and Schieffelin 1994: p. 56]) - qu'elles soient relatives au langage et aux façons de parler ou à la migration - permet d'apporter de nouvelles connaissances du phénomène migratoire et de la mobilité des individus et de la parole. La formation, la circulation et la transformation des idéologies (entextualization [Bauman & Briggs 1990]) sont des phénomènes complexes, car ils impliquent l'action combinée de différents acteurs : les médias (journaux, télévision, radio), les institutions politiques, le champ social (les associations, les groupes formels et informels), le champ scientifique (le monde académique à travers ses canaux de diffusion, mais aussi les ouvrages de vulgarisation), et surtout les individus. Cette complexité s'accroît quand on s'intéresse à la migration, car la transmission des idéologies investit l'espace dans lequel les individus et la parole bougent. Dans cette recherche, j'ai choisi de me pencher sur la parole vive des individus, en la croisant avec leur histoire. Je prends donc en considération le parler spontané de certains migrants et leurs récits de migration, en analysant les pratiques langagières et les discours épilinguistiques (Canut 2000). L'analyse du discours et l'analyse conversationnelle sont des outils de compréhension et d'interprétation. À travers l'action combinée de ces deux différentes traditions j'essaie (donc) de saisir l'hétérogénéité et le dynamisme de la parole à partir de la complexité des facteurs qui entrent en jeu dans l'échange interactionnel. Si les actes de parole des migrants protagonistes de cette recherche sont privilégiés, la parole de leurs interlocuteurs sera également prise en considération, étant donné que le langage ne peut être considéré qu'en interaction.