Resumé |
Cette thèse retrace l'origine et les effets de la prison à partir d'une réflexion impliquant l'histoire et la clinique.La prison résonne avec le mythe freudien Totem et tabou. Son existence réside dans l'articulation entre mythe et acte, dimensions qui réactivent l'origine. C'est ainsi que la prison et la société apparaissent comme consubstantielles.Ce travail s'organise en trois parties, dont les questions sont : d'où vient cette étrange institution ? quelle formation discursive engendre-t-elle ? à quel type de clinique confronte-t-elle ? La 1ère partie, explore les murs de la prison à travers un corpus de textes historiques (chap. 1), dont les théories des réformateurs (chap. 2-3-4-5). Dans cette perspective, la lecture foucaldienne s'est révélée incontournable (chap. 6 et 7). Il apparait ainsi que la prison s'institutionnalise paradoxalement avec la Révolution : s'extraire du pouvoir du souverain pour s'implanter dans la République, une démocratie libre, égalitaire et fraternelle.La 2ème partie se centre sur le discours qui émerge de ces murs institués. Recouvrir la faille entre déterminisme et acte en cherchant une cause au crime amène à la constitution d'un mythe. Nous avons ainsi isolé des signifiants-mythiques de la prison à partir de : la Phrénologie et l'Aliénisme (chap. 8) ; l'Anthropologie Criminelle et l'Anthropologie du « Milieu social » (chap. 9) ; la Criminologie (chap. 10) ; la Psychanalyse (chap. 11-12). Ce qui débouche (chap. 13) sur une thèse centrale, à savoir la prison-mythique comme une prison impossible.La 3ème partie aborde la clinique en prison (chap. 14) à travers une psychopathologie de l'acte - en rapport à l'objet (chap. 15), à la jouissance (chap. 16) et au réel (chap. 17). La conclusion pointe, entre mythe et acte, l'origine, de la prison et de la société. Miroir déformant de cette dernière, elle est un échec. Il ne peut en être autrement. C'est en cela que réside sa réussite. |