Subordination in LSF : nominal and sentential embedding
La subordination en LSF : niveau nominal et clausal
par Charlotte HAUSER sous la direction de Caterina DONATI et de Carlo GERACI
Thèse de doctorat en Sciences du langage - linguistique. Linguistique anglaise
ED 622 Sciences du langage

Soutenue le lundi 16 décembre 2019 à Université Paris Cité

Sujets
  • Coordination (linguistique)
  • Langue des signes française
  • Question-réponse
  • Relatifs (linguistique)
  • Subordination (linguistique)
  • Syntaxe

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Description en français
Mots clés
Relative sans tête, Compléments sententiels, Complémenteur
Resumé
Dans cette thèse, nous visons à étudier la complexité syntaxique de la Langue des Signes Française (LSF). Nous commençons par le cas bien étudié (dans d'autres langues des signes) des stratégies de relativisation, qui instancient à la fois la subordination et l'enchâssement récursif. On a maintes fois fait valoir que ces propriétés sont au cœur des langues humaines ; par conséquent, les clauses relatives sont le porte-drapeau de chaque langue sous-étudiée visant à faire reconnaître son statut. En ce qui concerne la LSF, nous décrivons deux marqueurs manuels que nous analysons comme des pronoms relatifs de type D, ainsi qu'une stratégie alternative non marquée manuellement, et nous montrons que la LSF a des clauses relatives à la fois à tête interne et externe. Nous montrons que, selon le pronom relatif utilisé, les propositions relatives instancient différentes propriétés sémantiques. Nous intégrons nos résultats dans le cadre formel de la grammaire générative. Nous étudions également le traitement des propositions relatives sujet et objet dans cette langue, à travers l'adaptation d'un paradigme bien connu d'occulométrie. À travers cette étude expérimentale, nous trouvons l'existence d'un avantage Sujet en LSF. Dans la deuxième partie de la thèse, nous étudions plusieurs phrases complexes : constructions temporelles, fausses questions et compléments sentenciels. Bien que nous sachions, d'après les recherches sur les langues parlées, que les constructions temporelles émergent à travers une variété de stratégies syntaxiques telles que la subordination, la juxtaposition ou la coordination, trouver leur équivalent dans les langues des signes est souvent un défi en raison de l'absence de complémentizers et autres mots fonctionnels tels que les conjonctions de coordination. Cette thèse explore les constructions temporelles dans la LSF et les inscrit dans une large perspective typologique. Nous montrons que les clauses temporelles en LSF sont très différentes de celles trouvées en Langue des Signes Italienne (LIS). En particulier, les constructions LSF utilisent deux clauses coordonnées, et le marqueur temporel fait partie de la seconde conjonction. En ce qui concerne les paires de questions-réponses (QAP), une littérature de plus en plus abondante sur les langues des signes décrit cette construction particulière, qui ressemble à une question suivie d'une réponse fragmentaire, mais qui n'est pas interprétée comme telle. Dans Kimmelman et Vink (2017), les auteurs proposent l'existence d'un processus de grammaticalisation, commençant par des questions de recherche d'information et se terminant par une composante question-réponse, créant un pont entre deux des principales analyses qui ont été proposées dans la littérature pour prendre en compte ces constructions dans les langues des signes. Nous démontrons, sur la base d'une description détaillée des propriétés des QAP en LSF, que l'échelle de grammaticalisation proposée dans Kimmelman et Vink (2017) doit être développée davantage pour intégrer les relatives sans tête comme point final. Enfin, nous présentons une étude assez approfondie des compléments sententiels en LSF, qui montre que, dans leur grande majorité, ils sont subordonnés au verbe principal qu'ils suivent. Nous montrons également que la LSF présente différents types de compléments, qu'ils soient finis ou non finis, ou introduits par un complémenteur.