L'imaginaire de la faim dans les romans de Marguerite Duras
The fantasy of hunger in Marguerite Duras' novels
par Taina Quitterie DESPERIERS sous la direction de Nathalie PIÉGAY
Thèse de doctorat en Histoire, histoire de l¿art et archéologie. Histoire et sémiologie du texte et de l¿image
ED 131 Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines

Soutenue le vendredi 29 novembre 2019 à Université Paris Cité

Sujets
  • Cuisine
  • Duras, Marguerite (1914-1996)
  • Et la condition féminine
  • Hospitalité
  • Image du corps chez la femme
  • Maigreur
  • Relations écrivains-lecteurs
  • 1945-1990
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Mots clés
Crudité, Maigreur du mot, Nourriture essentielle
Resumé
Marguerite Duras a suscité un tel intérêt universitaire ces dernières années qu'il peut paraître peu original de proposer un énième travail sur ses romans. Et pourtant, il semble qu'un thème important de son œuvre soit peu abordé : la cuisine et plus particulièrement la faim qui représente un manque. Marguerite Duras adorait cuisiner, sa maison devait toujours renfermer un ensemble d'ingrédients notés sur une liste. Toujours prête à accueillir des hôtes, elle comparait la cuisine à un acte d'écriture : choisir ses sujets comme ses ingrédients et savoir s'isoler pour concocter le repas idéal pour ses lecteurs. La cuisine, comme l'écriture, est avant tout une affaire de solitude avant de devenir une invitation au voyage et au partage. Marguerite Duras a assurément pensé sa littérature comme un moment propice à la convivialité.Si les scènes de repas sont omniprésentes dans les romans de Duras, elles permettent surtout une approche anthropologique. Dévorer les récits durassiens est une façon d'en apprendre plus sur l'évolution du corps féminin et le statut social des femmes durant un demi-siècle, de 1943 à 1993 (de son premier à son dernier roman). D'un point de vue littéraire, c'est une manière de découvrir une œuvre sans fin, puisque la fin d'un roman annonce immédiatement le début du suivant, proposant une structure narrative fondée sur l'hospitalité et la convivialité, invitant le lecteur à prendre place à ce voyage littéraire qui modifie le sens de la lecture habituelle. Étudier l'imaginaire de la faim c'est avant tout découvrir une écriture du partage, celle de la transmission par l'assimilation d'un phrasé qui tend à la crudité, révélant une sobriété, une maigreur du mot qui va désormais à l'essentiel : faire simple afin de toucher plus de gens. La faim est une façon d'aborder le fondement de l'écriture romanesque de Marguerite Duras, celui qui ne modifie pas le sens des mots mais qui modifie le sens des choses en réponse aux attentes du lecteur.