Mots clés |
Établissement scolaire, Politique prioritaire, Éducation privée, Établissements scolaires, Compromis, Arrangements, Égalité des chances, Quasi-marché, Identités organisationnelles |
Resumé |
On aurait pu s'attendre à ce que la politique de subvention préférentielle (SEP), de 2008, contribue à l'égalité de chances des « élèves prioritaires ». Cependant, ces principes politiques se sont heurtés à plusieurs obstacles de l'ordre idéologique, pragmatique et structurel. La continuité des pratiques sélectives dans le secteur privé subventionné a été expliquée, par le faible pouvoir coercitif de la loi ou par les logiques de ce secteur d'enseignement. Mais, derrière cette assertion que se passe-t-il réellement ? Dans un monde à multiples références à quelles logiques répondent les établissements ? À la différence des travaux normatifs déjà produits sur cette question, cette thèse propose d'interroger la réalité de certains de ces établissements, explorant comment la politique a été traduite, arrangée et accommodée à partir des justifications et des pratiques des acteurs. Cette approche invite à repenser l'intention volontariste que sous-entend la recherche sur les politiques éducatives. Celle-ci n'a que peu conceptualisé le pouvoir de négociation de l'établissement scolaire face à l'action publique. Nous avons réalisé une analyse descriptive des sept établissements privés subventionnés sous l'angle de leurs identités. Tenant compte de leurs logiques d'action, nous avons reconstitué les processus d'appropriation de la politique SEP que nous décrivons selon deux régimes d'action. Selon un « régime de justice », nous abordons les accords et désaccords construits localement, autour de la « priorité scolaire » ce qui montre dans certains cas, la tension entre identité organisationnelle et logiques de la politique, décelant une conception libérale du bien commun. Selon un « régime de justesse », nous décrivons les traductions de la politique en termes concrets, au travers de la description d'actions, qui par ailleurs, se révèlent moins focalisées sur les « élèves prioritaires » que sur l'unité établissement. Ces deux dimensions décèlent le processus de changement d'un système scolaire fragmenté qui s'apprête à implémenter une nouvelle réforme nationale d'inclusion sociale. |