Mots clés |
Scanner, IRM, Radiomique, Surrénale, Incidentalome, Intelligence artificielle, Imagerie pronostique, Tumeur corticosurrénalienne |
Resumé |
Les carcinome corticosurrénaliens (CCSs) sont des cancers rares de la surrénale, associés à un pronostic sombre. Les facteur pronostiques majeurs du CCS sont le stade au moment du diagnostic, la taille de la tumeur, et le caractère complet de la chirurgie. Les autres facteurs pronostiques disponibles sont principalement histologiques et moléculaires, et nécessitent pour être évalués un prélèvement par biopsie ou par résection. Une optimisation de l'évaluation précoce de l'imagerie préthérapeutique non invasive en utilisant des outils novateurs tel que la radiomique et l'intelligence artificielle pourrait permettre une stratégie personnalisée de la prise en charge des patients atteints de CCS. L'objectif de cette thèse était d'évaluer les capacités de l'imagerie préthérapeutique non invasive pour optimiser la stratification pronostique et la prise en charge des patients atteints de CCS. Cette thèse a eu lieu en deux parties. Tout d'abord deux revues systématiques sur l'état de l'art de l'imagerie des surrénales en général et plus spécifiquement sur la place de l'intelligence artificielle dans l'imagerie des surrénales ont été réalisées. Dans un second temps, tous les patients de plus de 18 ans traités chirurgicalement pour un CCS à l'hôpital Cochin ont été inclus entre 2007 et 2022. L'intégralité des dossiers a été revue, en particulier pour analyser les caractéristiques démographiques des patients, les paramètres pronostiques validés et la survie. Plusieurs évaluations ont ensuite été réalisées sur la prédiction de la résection hépatique des CCSs droits, la capacité de l'IRM à distinguer les CCS des adénomes surrénaliens pauvres en graisse et sur la stratification du risque de survie par l'utilisation de la radiomique. Pour la prédiction de la résection hépatique des CCSs droits, deux signes hautement reproductibles entre observateurs ont été trouvés. Il s'agissait du bombement focal du CCS dans le foie (OR : 60,00 ; IC à 95 % : 4,60-782,40 ; p < 0,001), et l'interruption des contours du CCS au contact du foie (OR : 126,00 ; 95 % IC : 6,82-2328,21 ; p < 0,001). Pour la distinction des CCS et des adénomes pauvres en graisse en IRM, un arbre diagnostique comprenant le coefficient apparent de diffusion et la chute de signal sur l'imagerie de déplacement chimique mesurée par l'index d'intensité du signal montrait une sensibilité de 75 % (IC à 95 % : 55-88), une spécificité de 76 % (IC à 95 % : 60-87) et une précision de 75 % (IC à 95 % : 55-88) sur une cohorte de validation externe. Enfin, concernant la prédiction de la survie par la radiomique, un modèle intégrant la taille de la tumeur, le stade ENSAT et le paramètre radiomique Shape Elongation mesurés sur l'imagerie pré-opératoire permettait de distinguer entre les patients ayant un bon pronostic et ceux ayant un mauvais pronostic. Ces données ont été confirmée sur une cohorte de validation externe issue du MD Anderson Cancer Center (Houston, TX, USA). Une analyse détaillée de l'imagerie non invasive pré-thérapeutique permet de mieux stratifier le pronostic des patients atteints de CCS et ouvre la voie à une prise en charge plus personnalisée |