Mots clés |
Analgésie du travail, Analgésie périmédullaire, Analgésie non-pharmacologique, Satisfaction maternelle, Organisation des soins |
Resumé |
La douleur liée au travail obstétrical est l'une des plus intenses décrites dans l'expérience humaine. En France, si l'utilisation de l'analgésie périmédullaire reste prépondérante pour soulager ces douleurs, les méthodes non-pharmacologiques sont en pleine expansion. A partir des données d'un échantillon représentatif des naissances en France (Enquête Nationale Périnatale 2016), l'objectif général de ce travail doctoral était de caractériser la fréquence et les déterminants de certains aspects encore peu étudiés de l'analgésie pour le travail obstétrical : l'analgésie non-pharmacologique, l'absence de prise en charge analgésique et la satisfaction spécifiquement liée à l'analgésie. Dans le premier volet, nous avons mis en évidence qu'un tiers des femmes en France utilisaient des méthodes d'analgésie non-pharmacologique durant le travail, et en grande majorité, en combinaison avec une analgésie périmédullaire. L'analgésie non-pharmacologique seule ou en combinaison était associée à un niveau d'éducation élevé et au souhait d'accoucher sans analgésie périmédullaire. Le recours à l'analgésie non-pharmacologique seule était également associé à des caractéristiques organisationnelles, telles que la faible charge de travail des sages-femmes et la présence d'un anesthésiste non dédié à l'obstétrique. Dans le second volet, nous avons rapporté que l'absence de prise en charge analgésique durant le travail, qui pourrait être considérée comme un défaut de soins, concernait 5% des parturientes en France et était multipliée par trois pour les femmes qui ne souhaitaient pas d'analgésie périmédullaire. Au-delà de la multiparité et du travail avancé, l'absence de participation à des séances de préparation à la naissance et à la parentalité ainsi que l'admission en salle de naissance la nuit étaient également des facteurs associés à cette absence de prise en charge. Dans le troisième volet, nos résultats ont montré qu'un tiers des femmes n'étaient pas complètement satisfaites de leur analgésie. Nous avons identifié des déterminants modifiables de cette satisfaction incomplète : l'absence de recours à une rachi-péridurale combinée, l'absence de système autocontrôlé de l'analgésie (PCEA), les discordances entre le projet initial de prise en charge de la douleur et l'utilisation effective d'une analgésie au cours du travail. Ainsi, à partir de nos travaux, nous avons identifié des pistes d'amélioration qui concernent à la fois les prises en charge et l'organisation du système de soins en France. Nos résultats permettent également de formuler des propositions pour de futures recherches pour améliorer d'une part, l'information des femmes en anténatal et d'autre part, leur accès aux différentes méthodes d'analgésie en salle de naissance. |