Rare bi-allelic MEX3B mutations in childhood herpes simplex encephalitis
Mutations bi-alléliques rares du gène MEX3B dans l'encéphalite herpétique de l'enfant
par Nacim KERROUCHE sous la direction de Shen-Ying ZHANG
Thèse de doctorat en Immunologie
ED 562 Bio Sorbonne Paris Cité

Soutenue le vendredi 22 novembre 2024 à Université Paris Cité

Sujets
  • Chez l'enfant
  • Encéphalite herpétique
  • Herpèsvirus humain 1
  • Protéines de liaison à l'ARN
  • Protéines kinases
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Mots clés
Erreurs innées de l'immunité, Encéphalite herpétique, Virus, Membre B de la famille des protéines de liaison à l'ARN, Récepteur de type Toll-Like 3, Protéine kinase R
Resumé
L'Encéphalite Herpétique (EH) est une maladie infectieuse rare causée par le virus HSV1 ou HSV2, affectant principalement les enfants et les adolescents. Notre laboratoire a montré que plusieurs erreurs innées de l'immunité étaient à l'origine de l'EH, la plupart d'entre elles impliquant des gènes liés à la voie TLR3-IFN. Le gène MEX3B a attiré notre attention car il a été démontré qu'il présente l'ARN double brin à TLR3 et contribue à son activation. Une recherche dans notre cohorte a permis de trouver deux patients présentant des mutations bi-alléliques dans le gène MEX3B. Une recherche dans les données de séquençage des patients n'a révélé aucun gène établi qui expliquerait l'EH chez ces deux patients. Le patient 1 a une mutation faux-sens homozygote G484S, tandis que le patient 2 est hétérozygote composé avec une mutation faux-sens A422S et une délétion en phase S14_G15del. Les variants des patients sont rares (MAF < 0,001), prédits comme pathogènes (score CADD > MSC) et sont tous situés dans des régions hautement conservées parmi différentes espèces. L'expression d'ARNm de MEX3B dans différents types cellulaires était plus élevée dans les neurones, ce qui implique que MEX3B pourrait jouer un rôle important dans le système nerveux central. Ces résultats suggèrent que MEX3B pourrait être responsable de l'EH chez nos deux patients via un mode de transmission autosomique récessif. Au niveau moléculaire, les mutants MEX3B des patients avaient une expression normale. Les fibroblastes MEX3B-/- BJ1 avaient une production réduite d'IFNB et d'IFL1 lors de la stimulation extracellulaire par Poly(I:C). De plus, les variants des patients ont montré une réponse altérée à la stimulation par Poly (I:C). Au niveau cellulaire, les fibroblastes SV40 des patients avaient une expression normale de MEX3B. La réponse de TLR3 à la stimulation par Poly (I :C) dans les cellules des patients était altérée aux niveaux de l'ARNm et des cytokines, en ce qui concerne l'IFNB et l'IFNL1. La production d'IL-6 était diminuée mais à un niveau plus faible. En amont des cytokines, l'activation de P65 et IRF3 après stimulation extracellulaire par Poly (I:C) était partiellement altérée. De manière surprenante, l'activation de PKR suite à une stimulation intracellulaire par Poly (I:C) était diminuée dans les cellules des patients par rapport aux témoins sains. La réponse de l'ARNm à la stimulation IFNB et à l'infection HSV1 était normale. D'autres expériences réalisées sur les fibroblastes SV40 des patients ont permis de confirmer que MEX3B n'était pas redondant dans la voie TLR3-IFN. Les cellules des patients présentaient une réplication virale plus élevée après une infection par HSV-1 et VSV, et les deux phénotypes ont été restaurés par prétraitement IFNa2b ou IFNB, respectivement. De plus, la surexpression de MEX3B WT a pu restaurer à la fois les phénotypes viraux et Poly(I:C). En explorant le mécanisme moléculaire, la colocalisation des variants MEX3B des patients avec différents organites cellulaires a révélé une colocalisation réduite avec l'endosome précoce et une colocalisation plus élevée avec le réticulum endoplasmique par rapport à MEX3B WT. En présence des variants MEX3B, la colocalisation de TLR3 avec l'endosome précoce a également été diminuée tandis que sa colocalisation avec le réticulum endoplasmique a été augmentée. Ces résultats ont permis de mieux comprendre comment le déficit en MEX3B altère la signalisation de TLR3. La colocalisation de MEX3B avec les granules de stress après stimulation intracellulaire par Poly(I:C) a montré que MEX3B WT ainsi que les variants de MEX3B étaient colocalisés à environ 70 % avec les granules de stress. Dans l'ensemble, ces résultats fournissent des preuves solides que MEX3B est le bon gène candidat pour expliquer l'apparition de l'EH chez nos deux patients, et suggèrent que le déficit en MEX3B devrait être prise en compte dans le diagnostic des patients atteints de l'EH du cerveau antérieur.