Environnement urbain et pollution atmosphérique en lien avec la santé cardiométabolique : étude dans la cohorte de naissances PARIS
Urban environment and traffic-related air pollution in relation to cardiometabolic health : study in the PARIS birth cohort
par Léa LEFEBVRE sous la direction de Isabelle MOMAS
Thèse de doctorat en Épidémiologie
ED 393 École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale

Soutenue le vendredi 15 novembre 2024 à Université Paris Cité

Sujets
  • Cohorte de naissance
  • Effets de la pollution atmosphérique
  • Maladies cardiométaboliques
  • Surpoids

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Mots clés
Environnement urbain, Marchabilité, Espaces verts, Pollution atmosphérique d'origine automobile, Santé cardiométabolique, Surpoids, IMC, Adolescent, Cohorte
Resumé
La morbidité cardiométabolique qui couvre notamment la résistance à l'insuline, l'obésité, la dyslipidémie et l'hypertension, augmente le risque de développer une maladie cardiovasculaire et/ou un diabète de type 2. Des facteurs de risque héréditaires, environnementaux et comportementaux peuvent influencer le développement de ces pathologies. Parmi les facteurs environnementaux, l'environnement urbain et son impact sont encore peu étudiés alors que plus de la moitié de la population mondiale vit en zone urbaine. À partir des données du suivi de la cohorte de naissances PARIS (Pollution and Asthma Risk: an Infant Study), mes travaux de recherche avaient pour objectifs : (1) d'identifier des phénotypes de morbidité cardiométabolique à l'adolescence et les trajectoires d'indice de masse corporelle (IMC) de la naissance jusqu'à l'adolescence ; (2) de caractériser l'environnement urbain résidentiel et (3) de quantifier l'association entre l'environnement urbain et la santé cardiométabolique. Le suivi des enfants de la naissance à l'adolescence de la cohorte PARIS a permis d'identifier les trajectoires d'IMC grâce à la méthode de Group-based trajectory modelling. À partir des données du bilan clinico-biologique à l'adolescence, la santé cardiométabolique a été évaluée en appliquant les définitions existantes, en calculant un score de risque cardiométabolique et en identifiant deux profils à l'aide d'une méthode de partitionnement non-supervisée k-means. Les adresses résidentielles à la naissance et à l'adolescence ont été géocodées afin de caractériser l'environnement urbain à ces deux périodes. La marchabilité, l'indice de désavantage social, la densité de population et le pourcentage d'espaces verts des lieux de résidence ont été estimés pour chaque enfant. Des typologies de l'environnement urbain ont été déterminées à l'aide de la méthode hybride de clustering hiérarchique et k-means. La fréquentation des espaces verts par l'adolescent a été documentée par questionnaire. L'exposition à la pollution atmosphérique d'origine automobile (PAA) a été évaluée par un modèle physico-chimique de dispersion des polluants. Les associations entre l'environnement urbain, les facteurs de risque et la santé cardiométabolique (surcharge pondérale, trajectoires d'IMC et profils) ont été quantifiées à l'aide de modèles de régression logistique multivariés. Des effets modificateurs ont été étudiés. Au total 617 adolescents ont participé au bilan à 15/16 ans. Deux profils cardiométaboliques ont été identifiés : « sain » et « à risque cardiométabolique ». Ce dernier était associé à des indicateurs précoces de la santé cardiométabolique et à la force de préhension. Cinq trajectoires d'IMC ont été décrites, dont deux présentaient un risque cardiométabolique plus élevé pour lesquelles le stress était un facteur de risque. La marchabilité et l'utilisation des espaces verts à l'adolescence étaient négativement associées au surpoids, de même que la typologie caractérisée par une faible marchabilité. L'augmentation des niveaux d'exposition précoce à la PAA montrait une association positive avec le surpoids et avec chaque trajectoire d'IMC par rapport à la trajectoire de référence (IMC faible et stable), avec une association plus forte pour les deux trajectoires ascendantes. La surcharge pondérale des parents, l'utilisation des espaces verts, le comportement sédentaire et l'exposition à la PAA l'année précédant le bilan de santé modifiaient les associations avec le surpoids. Ces travaux confirment le caractère multifactoriel de la morbidité cardiométabolique et soulignent le poids des antécédents parentaux, des comportements (sédentarité, alimentation, usage des espaces verts), des facteurs psychosociaux mais aussi de l'environnement urbain, celui-ci interagissant avec les autres facteurs de risque. Ces résultats plaident pour une planification urbaine contributive à un environnement favorable à la santé.