Mots clés |
Particules fines, Fraction organique extractible, Fraction non-extractible, Épithéliums bronchiques reconstruits, Cellules épithéliales bronchiques, In vitro, Inflammation, Métabolisme, Statuts physiopathologiques |
Resumé |
Introduction. Partie intégrante de notre exposome, les particules fines (PM2.5) sont considérées comme un mélange hétérogène et complexe de polluants, représentant un risque important pour la santé humaine. De nombreuses études épidémiologiques ont établi des associations entre l'exposition aux PM2.5 et la survenue ou l'aggravation de maladies respiratoires telles que l'asthme et la BPCO. Cependant, les mécanismes sous-jacents ne sont pas encore entièrement compris. Objectif. Dans ce contexte, l'objectif principal de ce travail de thèse est de contribuer à l'amélioration des connaissances sur l'impact des PM2.5 sur les mécanismes cellulaires et moléculaires intervenant après exposition de cellules épithéliales bronchiques humaines. Pour atteindre cet objectif il a été envisagé d'étudier (1) l'impact de la part chimie des particules en évaluant les effets de PM2.5 de source d'émission différente et donc de composition chimique distincte, puis en déterminant le rôle de deux fractions chimiques constitutives des PM2.5 sur un ou plusieurs effet(s) cellulaire(s) et moléculaire(s) et (2) l'existence potentielle d'un impact différentiel des PM2.5 en fonction du statut physiopathologique des individus. Matériel et méthodes. Deux modèles in vitro complémentaires ont été utilisés : un modèle d'épithélium reconstruit d'origine bronchique et un modèle de cellules épithéliales bronchiques. Ces modèles sont issus de cellules primaires humaines prélevées chez des donneurs sains, asthmatiques ou atteints de BPCO. Les épithéliums ont été exposés de façon répétée à des PM2.5-0.3 provenant de sources d'émission différentes (industrie et trafic). Les cellules épithéliales ont été exposées à des PM2.5-0.3 dans leur entièreté et à deux fractions chimiques qui leur sont associées, la fraction organique extractible (O-PM) contenant notamment les HAP, et la fraction non extractible (Ne-PM), principalement composée du carbone inorganique et des métaux. Des expositions uniques ou répétées et alternées avec des périodes de repos ont été réalisées. Suite aux expositions, les expressions géniques ont été évaluées par RT-qPCR, puis analysées à l'aide de deux méthodes : la méthode d'analyse classique des Delta Delta Ct et une méthode d'analyse graphique par réseaux. Résultats. La méthode d'analyse graphique par réseaux s'est avérée avoir de meilleures propriétés statistiques que la méthode classique et a permis de démontrer que l'exposition aux PM2.5-0.3 dans leur entièreté induisait une modulation de l'expression de gènes du métabolisme et de l'inflammation. Ces réponses variaient en fonction de la source d'émission des PM2.5-0.3 et donc de leur composition chimique. La fraction Ne-PM était associée à la réponse inflammatoire, tandis que la fraction O-PM jouait un rôle prépondérant dans la réponse métabolique. De manière intéressante, un effet synergique entre les fractions O-PM et Ne-PM apparaissait lorsque les deux fractions étaient combinées, notamment sur la réponse métabolique. De plus, les résultats ont montré que les effets persistaient après des périodes de repos et étaient exacerbés suite à une seconde exposition, indiquant un effet « mémoire » des cellules. Par ailleurs, les réponses cellulaires et moléculaires étaient influencées par le statut physiopathologique, avec une plus grande sensibilité des modèles asthmatiques. Conclusion. L'impact des PM2.5-0.3 au niveau des cellules épithéliales bronchiques dépend d'une part de leur composition chimique et d'autre part du statut physiopathologique du donneur. Ces résultats encouragent à prendre en compte la composition chimique des particules dans les programmes de surveillance de la qualité de l'air et à renforcer les mesures de protection mises en place pour les personnes les plus vulnérables, en particulier les asthmatiques. |