Mots clés |
Virus, Chikungunya, Myogenèse, Lame basale, Cellule souche, Muscle squelettique |
Resumé |
Les infections causées par arbovirus ont connu une expansion significative au cours des dernières années. Les infections à alphavirus et à flavivirus en particulier, sont associées à des altérations musculaires, et certains patients présentent des symptômes persistants sur plusieurs mois à plusieurs années. Bien que les arthrites et les arthropathies associées aux arbovirus aient fait l'objet de nombreuses études, en particulier pour les alphavirus tel que le virus chikungunya (CHIKV), peu d'attention a été accordée par le passé aux muscles en tant qu'organes potentiellement ciblés. CHIKV se révèle être un modèle pertinent pour approfondir notre compréhension de l'atteinte musculaire induite par arbovirus. La sensibilité des cellules souches musculaires (MuSC) et des myofibres à CHIKV, n'est pas entièrement comprise et peut être liée à leur état de différenciation. Au cours de cette thèse, nous avons identifié la lame basale comme un acteur clé dans la transition de la sensibilité des cellules musculaires vers la résistance à l'infection par les arbovirus, au cours de leur différenciation. Notre modèle d'infection ex vivo sur des myofibres isolées s'est avéré être un outil pertinent pour étudier la sensibilité des myofibres et des MuSC à CHIKV. Grâce à ce modèle, nous avons démontré que CHIKV présente un tropisme marqué pour les myofibres et les MuSC des souris nouveau-nées, contrairement aux adultes en raison de la fonction protectrice de la lame basale. En revanche, nos travaux, menés à la fois ex vivo et in vivo, ont mis en évidence la possibilité d'infecter des myofibres chez des souris immunocompétentes adultes lorsque la lame basale est altérée ou lors de la régénération musculaire. Notre étude souligne donc l'importance de la myogenèse post-natale, au cours du développement comme de la régénération musculaire, dans la sensibilisation des cellules musculaires à CHIKV. Ce processus rend ces cellules particulièrement vulnérables, et en fait une cible privilégiée du virus. Ce projet a contribué à une meilleure compréhension des mécanismes par lesquels CHIKV altère le muscle squelettique. Il a permis non seulement d'élargir notre connaissance de la pathogenèse du chikungunya, mais aussi d'ouvrir de nouvelles perspectives pour la compréhension des pathologies musculaires liées à d'autres arbovirus. |