Mots clés |
Jugement de confiance, Métacognition, Médecins, Heuristiques, Biais cognitifs, Sciences comportementales, Prise de décision, Contexte médical, Sensibilité métacognitive, Performance |
Resumé |
Les médecins travaillent dans un environnement caractérisé par plusieurs facteurs : charges cognitive et émotionnelle, fatigue, stress, pression temporelle et incertitude. Des facteurs humains tels que certains phénomènes cognitifs et plus particulièrement une utilisation inappropriée d'heuristiques (provoquant des biais cognitifs) peuvent avoir un impact sur le raisonnement clinique et la prise de décision. Dans un tel contexte, un mécanisme essentiel pour assurer la qualité des soins et garantir la sécurité du patient pourrait résider dans l'évaluation pertinente de leurs propres choix par les médecins, se traduisant ainsi par un degré de confiance adéquat à l'égard de leurs connaissances médicales et des décisions prises en situation d'incertitude. Cette capacité humaine à réfléchir sur ses propres pensées, appelée métacognition, est classiquement évaluée en comparant la justesse des individus dans la réalisation d'une tâche avec les jugements de confiance rapportés par ces individus. Dans le contexte médical, la tâche consiste le plus souvent à résoudre des vignettes cliniques présentant des cas de patients. À ce jour, la majorité des études portant sur la confiance des cliniciens dans leurs performances sont conçues pour examiner et rapporter les résultats mettant en évidence le biais d'excès de confiance (surconfiance) des praticiens. Cependant, une étude de la littérature disponible révèle une approche théorique souvent biaisée et des failles expérimentales récurrentes qui se traduisent par une faible qualité des preuves en raison d'un manque d'intégration des idées et des recommandations issues de la recherche fondamentale plus contrôlée. Par ailleurs, au-delà de la mesure de calibration basée sur la simple comparaison entre la justesse globale et la confiance globale dans tous les essais pour chaque participant, un manque de recherche persiste concernant l'évaluation de la sensibilité métacognitive des cliniciens, définie comme leur capacité à faire la distinction entre leurs réponses correctes et incorrectes grâce à une différence significative de degrés de confiance rapportés. À travers une revue de la littérature et deux études expérimentales principales, ce projet de recherche vise à résumer, à améliorer la robustesse et à étendre notre compréhension de la métacognition des médecins. Ensemble, ces travaux ouvrent la voie à une étude plus rigoureuse de la capacité métacognitive des cliniciens afin de développer de nouvelles pistes d'action pratiques pour améliorer la prise de décision sous incertitude. |