Mots clés |
Intelligence artificielle, Apprentissage automatique, Apprentissage profond, Réseaux de neurones, Médecin légiste, Noyade, Diatomées, Identification de diatomées, Détection de diatomées |
Resumé |
Les analyses complémentaires de médecine légale permettent d'apporter des éléments en complément des observations autopsiques réalisées par le médecin légiste. Ces analyses demandent souvent une expertise dans un domaine spécifique en lien avec la médecine légale. Parmi ces domaines, la limnologie médico-légale permet d'apporter des éléments de preuve pour l'un des diagnostics les plus difficiles en médecine légale, la noyade. En particulier, la détection et l'identification de diatomées, des algues unicellulaires, dans les tissus et dans l'eau du lieu présumé de la noyade sont des éléments d'aide au diagnostic de la noyade et à la localisation du lieu de la noyade. Néanmoins, ces tâches étant basées sur des observations de lames de diatomées au microscope, celles-ci restent fastidieuses et chronophages. C'est pourquoi, dans le but d'accompagner les spécialistes dans leur expertise, des modèles basés sur des réseaux de neurones artificiels ont été développés pour détecter et identifier automatiquement des diatomées dans des cas de suspicion de noyade à partir de clichés de microscopie optique riches en matériel aspécifique. Afin d'intégrer ultérieurement ces modèles en production, des points d'attention dans le développement de ces modèles ont été identifiés par un état de l'art sur les niveaux d'intégration des applications d'intelligence artificielle utilisées ou destinées à être utilisées par des médecins légistes. Les modèles finaux sont capables de détecter et d'identifier jusqu'à 52 espèces de diatomées communes avec une performance de 90,2%. Bien que ces résultats soient compatibles avec une utilisation en routine par les experts, une validation externe des modèles devra être réalisée afin d'affirmer avec certitude la capacité de généralisation des modèles à des nouvelles données non liées au laboratoire dans lequel ces modèles ont été développés. De plus, ces modèles devront être validés par les experts, voire par des professionnels du droit, afin de permettre leur utilisation dans le cadre de missions issues de procédures de justice. |