Apprentissage de la lecture : nouvelles stratégies de remédiation et mécanismes cognitifs sous-jacents
Learning to read : new remediation strategies and underlying cognitive mechanisms
par Chiara ANDREOLA sous la direction de Grégoire BORST
Thèse de doctorat en Neurosciences cognitives
ED 261 Cognition, Comportements, Conduites Humaines

Soutenue le lundi 26 juin 2023 à Université Paris Cité

Sujets
  • Analyse de regroupements
  • Analyse de structure latente
  • Enfants
  • Fonctions exécutives (neuropsychologie)
  • Lecture -- Étude et enseignement
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Mots clés
Fonctions exécutives, Apprentissage, Lecture, Intervention cognitive, Intervention gamifiée, Modèle d'équation structurelle, Analyse en cluster, Enfants
Resumé
L'apprentissage de la lecture est une compétence essentielle dans la société. Pour être un bon lecteur, il est essentiel de maîtriser des capacités spécifiques (phonologiques et lexicales) et des capacités générales (fonctions exécutives, FE). Parmi les FE, la mémoire de travail (MT) et l'attention visuelle ont été souvent associées à la lecture (Diamond, 2013). Des études longitudinales suggèrent que l'attention visuelle et la MT évaluées à la fin de l'école maternelle prédisent les capacités en lecture à l'école, et qu'avec la conscience phonologique, l'attention visuelle contribue à la lecture de mots à l'école primaire (Berninger et al., 2010 ; Bertoni et al., 2019). Plusieurs études se sont intéressées aux interventions visant à améliorer la lecture chez les enfants d'âge scolaire. Même si la plupart des interventions entraînent spécifiquement les compétences spécifiques, des études ont proposé d'entraîner les FE pour améliorer la lecture. La plupart de ces études ont rapporté que l'entraînement de l'attention visuelle ou de la MT pendant au moins 10 heures augmentait les compétences de lecture à la fin de l'intervention (Franceschini et al., 2013, 2017 ; Pasqualotto et al., 2022 ; Karbach et al., 2015). Cette thèse a trois objectifs : (1) évaluer l'association entre les FE et la lecture ; (2) tester l'effet d'un entraînement informatisé sur les compétences entraînées et non entraînées (lecture) et répliquer l'étude italienne de Pasqualotto et al. (2022) ; (3) évaluer les performances des enfants pendant le jeu et les lier avec les capacités cognitives. Nous avons recruté 201 enfants français âgés de 8 à 12 ans. Les enfants ont été évalués (T0) sur les FE et les compétences académiques (lecture et mathématiques), puis ils ont été assignés de manière aléatoire au groupe expérimental, entraîné avec Skies of Manawak (SOM), ou au groupe de contrôle actif entraîné avec Scratch. SOM est un entrainement informatisé composé de 10 mini-jeux, chacun faisant appel à une ou plusieurs FE. Étant basé sur un algorithme qui augmente la difficulté du jeu et le temps passé à jouer à chaque mini-jeu, en fonction des performances des joueurs, il permet une intervention cognitive personnalisée. Au contraire, Scratch est un jeu sur ordinateur gratuit qui travaille sur le raisonnement et la résolution de problèmes. Les enfants ont été entraînés pendant 12 heures sur 6 semaines et ont été évalués à la fin de l'intervention (T1). Dans l'étude 1, nous avons utilisé un modèle d'équation structurelle pour tester le lien entre les FE et la lecture (précision et vitesse) en utilisant les données à T0. Les résultats ont montré que les FE contribuent différemment à la lecture, avec la MT verbale liée à la vitesse et à la précision en lecture, l'inhibition à la vitesse et l'intelligence fluide à la précision. Les résultats ne sont pas influencés par l'âge. Une comparaison avec une langue à orthographe transparente comme l'italien a montré des résultats spécifiques pour les deux langues. Dans l'étude 2, nous avons testé l'efficacité de SOM en tenant compte des effets de transfert proches et lointain entre les groupes. Les résultats ont montré que SOM n'améliore ni les FE ni les compétences scolaires. Nous n'avons donc pas réussi à répliquer l'étude italienne (Pasqualotto et al., 2022). Dans l'étude 3, nous avons évalué le lien entre les performances dans le jeu et les capacités cognitives chez le groupe SOM. Nous avons d'abord regroupé les enfants en fonction des compétences cognitives (performances élevées ou faibles), puis de la progression dans le jeu (progression élevée ou faible). Globalement, les enfants avec un niveau cognitif de base plus élevé sont ceux qui progressent le plus. Le projet montre que (1) les capacités cognitives générales sont associées à la lecture ; (2) SOM ne produit de transfert ni proche ni lointain chez des enfants français ; (3) SOM peut être plus efficace chez les enfants avec un niveau cognitif de base plus élevé.