Resumé |
Malgré des taux de guérison importants de la leishmaniose viscérale, les traitements anti-leishmanies ne sont pas stérilisants. L'augmentation des cas de récidive de la maladie implique l'existence de réservoirs parasitaires. Afin de prévenir l'apparition de résistance aux anti-leishmanies, il est urgent de comprendre les mécanismes sous-jacents aux rechutes de la leishmaniose viscérale. Premièrement, nous avons mis au point une méthode d'étude de la relation hôte-pathogène en sang total (Nono assay) afin de déterminer plus en détail les phénotypes des cellules myéloïdes infectées par Leishmania infantum. Nous avons montré que le parasite ciblait particulièrement les monocytes CD14bright ou les neutrophiles CD16bright. Dans un deuxième temps, nous avons étudié les facteurs d'hôte susceptibles d'interférer dans le maintien de l'équilibre entre l'action du système immunitaire et la persistance parasitaire. Nous avons montré que l'expression des transporteurs ABC de l'organisme hôte était altérée par l'infection aigüe dans les myéloïdes primaires humains et par l'infection chronique dans les PBMC et organes profonds (rate et particulièrement le foie) du rhésus macaque. Nous avons également mis en évidence que le traitement par la miltéfosine ne permettait pas de récupérer l'expression initiale des transporteurs ABC. Nos résultats suggèrent que le parasite s'affaire à l'établissement d'une niche pérenne dès les premiers temps de l'infection en modifiant profondément le microenvironnement anatomique. |