Mots clés |
Amelogenèse, Hypominéralisation de l'émail, Perturbateurs endocriniens, Phthalates, Toxiques environnementaux, Mih |
Resumé |
Notre environnement s'enrichit de nombreuses substances toxiques. Les dents, grâce à leurs propriétés uniques, peuvent être utilisées comme marqueur d'exposition aux polluants environnementaux. Le développement dentaire est régulé par des hormones et des perturbateurs endocriniens (PE). Parmi les PE les plus présents, le bisphénol A (BPA) et les phtalates sont soupçonnés de contribuer à de nombreuses pathologies chroniques. Des études récentes ont montré que le BPA est également capable de perturber l'amélogénèse chez les rats, provoquant des défauts dentaires similaires à la MIH. L'objectif de cette étude était de caractériser les défauts dentaires chez les souris exposées à un autre PE, le di-(2-éthylhexyl) phthalate (DEHP), et de comprendre les mécanismes d'action du DEHP. Les souris exposées au DEHP, les mâles en particulier, présentaient des incisives cassées et opaques. La synthèse de l'émail a été étudiée par MEB, micro-CT, nanoindentation, histologie et biochimie pour l'expression des gènes. L'émail des souris exposées au DEHP présentaient une structure et une dureté altérées, une minéralisation retardée avec des effets proportionnels à la dose d'exposition. Nous avons alors cherché s'il existait une relation entre les défauts dentaires et le développement de tumeurs hormono-dépendantes chez des souris athymiques exposées aux PE. Parmi les différentes voies de signalisation activées, la protéine kinase D1 est apparue comme une molécule clé dans les effets des PE. En conclusion, nos données plaident en faveur de l'utilisation des défauts dentaires comme biomarqueurs de l'exposition aux PE, et comme marqueurs précoces prédictifs des pathologies liées à ces toxiques. |