Développement pré-clinique d'une thérapie génique des lymphocytes T pour le syndrome IPEX
Preclinical development of a T cell based gene therapy to treat IPEX syndrom
par Marianne DELVILLE sous la direction de Isabelle ANDRÉ-SCHMUTZ
Thèse de doctorat en Biologie cellulaire et moléculaire
ED 562 Bio Sorbonne Paris Cité

Soutenue le mercredi 20 novembre 2019 à Université Paris Cité

Sujets
  • Autoimmunité
  • Lymphocytes T régulateurs
  • Thérapie génique
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Mots clés
Lymphocytes T régulateurs, Thérapie génique, Scurfy, Syndrome IPEX, FOXP3
Resumé
Le syndrome IPEX (Immunodysregulation Polyendocrinopathy Enteropathy X-linked) est provoqué par des mutations du gène codant pour le facteur de transcription FOXP3 qui entraînent la perte de fonction des lymphocytes T régulateurs (Treg). L'absence de Tregs fonctionnels conduit au développement de manifestations auto-immunes dans les premiers mois ou les premières années de vie. Le traitement actuel repose sur l'association d'immunosuppresseurs. Le seul traitement curatif à ce jour est la greffe de cellules souches hématopoïétiques. Cependant ces deux stratégies thérapeutiques sont associées à la survenue de complications conduisant dans certains cas au décès du patient. Dans ce contexte clinique peu favorable, mon projet de thèse a consisté à développer une thérapie génique visant à conférer des propriétés régulatrices aux lymphocytes T autologues par transduction lentivirale du cDNA du gène FOXP3 humain. Des travaux antérieurs avaient mis en évidence que le facteur de transcription FOXP3, bien qu'indispensable au développement et à la fonction des Tregs, n'induisait qu'une signature Treg partielle et instable lorsqu'il était introduit de manière ectopique. Ces résultats suggérent la nécessité d'une expression forte et stable induite par la transduction par un vecteur lentiviral associée à un marqueur de surface permettant de sélectionner les cellules transduites. Par ailleurs, le seul modèle murin préclinique disponible, la souris Scurfy porteuse d'une mutation spontanée du gène Foxp3, était inutilisable pour tester un traitement curatif en raison de la mortalité précoce des animaux. Enfin les lymphocytes T murins, en particulier ceux des souris Scurfy, sont très peu perméables à la transduction par un lentivirus. Au cours de ma thèse j'ai identifié parmi plus de 4 constructions lentivirales possibles celle permettant une expression stable de FOXP3, corrélée avec celle d'une protéine membranaire LNGFR permettant la sélection des cellules génétiquement modifiées. J'ai mis au point un test fonctionnel in vivo des lymphocytes Tregs murins basé sur le transfert adoptif dans le modèle auto-immun Scurfy combiné à un conditionnement par cyclophosphamide, et à un traitement par Interleukine-2 favorisant l'expansion des Treg. La surveillance quotidienne des animaux traités a été effectuée selon un score de suivi spécifique que j'ai développé. J'ai démontré grâce à ce protocole la capacité des Tregs à diminuer considérablement la symptomatologie Scurfy et à augmenter d'un facteur 3 leur survie. J'ai également mis au point un protocole de transduction efficace des cellules T CD4 murines. Grâce à ces développements, j'ai démontré que le transfert du gène FOXP3 humain dans des lymphocytes T CD4+ de souris Scurfy permettait la génération de lymphocytes Tregs présentant une fonction suppressive non seulement in vitro mais également in vivo avec la réduction du score Scurfy et une augmentation de la survie de 30 à 90 jours. Ces résultats ouvrent la voie au développement clinique d'une thérapie génique basée sur les lymphocytes T CD4 afin de restaurer la tolérance dans le but de guérir les patients souffrant du syndrome IPEX. Plus largement, cette stratégie thérapeutique pourrait être appliquée à d'autres pathologies auto-immunes sévères ou encore de permettre de favoriser la tolérance dans le contexte de la transplantation allogénique.