Mots clés |
Papillomavirus humains oncogènes, Alpha7 et Alpha9 HR-HPV, Populations Africaines à risque, Cancer du col de l'utérus, Immigrées Africaines vivant en Europe, Réponse immunitaire humorale, IgG systémique et génitale, Virus-like particles, VLP, Gradasil-9, Vaccination HPV de rattrapage, Vaccination HPV prophylactique |
Resumé |
Les papillomavirus humain (HPV) à haut-risque (HR-HPV) oncogène [groupes a7 (HPV-18, -45 et -68) et a9 (HPV-16, -31, -33, -35, -52 et -58)] sont les agents étiologiques du cancer du col de l'utérus, qui est désormais le premier cancer féminin dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne. Notre premier objectif a été de construire un corpus d'hypothèses de travail de recherche issus des données de la littérature, en rédigeant deux revues extensives de la littérature, l'une sur le cancer du col en Afrique, et l'autre sur l'immunité humorale systémique et muqueuse spécifique contre les HPV. Notre deuxième objectif a été de recueillir des collections biologiques à partir de cohortes cliniques d'individus Africains à risque d'infection à HPV oncogènes, en Afrique subsaharienne (République Centrafricaine; Tchad) et en France (femmes immigrées de 1° génération). Notre troisième objectif a été d'acquérir et de transférer des techniques sophistiquées de virologie médicale (détection et génotypage des HPV par PCR en temps réel multiplex) et d'immunologie [production de "virus-like particles" (VLP) et mise au point d'un test sérologique de détection des immunoglobulines systémiques et muqueuses contre les HR-HPV des groupes a7/a9]. Notre quatrième objectif a été d'appliquer les techniques moléculaires acquises afin de décrire l'épidémiologie moléculaire de l'infection à HPV de cohortes d'individus Africains inclus (femmes du Tchad; Africaines immigrées vivant en France; homosexuels masculins de Centrafrique) et de prédire au sein de celles-ci l'efficacité de la vaccination prophylactique multivalente contre les HPV. Nous avons ainsi démontré au sein de ces cohortes : i) des prévalences particulièrement élevées d'infections à HPV oncogènes et d'infection à VIH-1; ii) une épidémiologie moléculaire des infections à HPV oncogènes inédite, avec une distribution des HR-HPV très différente de celle connue dans les pays développés; et enfin iii) une efficacité prédictive potentielle de la vaccination prophylactique par le vaccin nonavalent Gardasil-9®. Enfin, notre cinquième et dernier objectif a été d'appliquer les techniques immunologiques acquises ("VLP-based ELISA") pour évaluer la réponse immunitaire à IgG systémique et muqueuse contre les HR-HPV des groupes a7/a9, dans le but de poser les bases immunologiques de la possibilité de vaccination de rattrapage par les vaccins prophylactiques contre les HPV oncogènes au sein des femmes Africaines immigrées de 1° génération vivant en France, qui sont à risque particulièrement élevé de cancer du col de l'utérus. Nous avons ainsi démontré l'existence de 3 catégories de femmes: a) une première catégorie majoritaire (2/3° des femmes) montrant une réplication génitale à HPV associée à une réponse immunitaire à IgG systémique et génitale contre la plupart des a7/a9 HPV ciblés par le vaccin Gardasil-9®, avec des réactivités croisées contre la plupart des antigènes des a7/a9 HPV d'intérêt, témoignant probablement d'antécédents de multiples épisodes infectieux génitaux à HPV en plus de l'infection actuelle; cette catégorie de femmes ne pourrait pas a priori bénéficier de la vaccination prophylactique multivalente de rattrapage contre les HPV oncogènes ; b) une deuxième catégorie (1/5°) montrant une absence d'infection génitale à HPV associée à une faible réponse immunitaire à IgG systémique et génitale dirigée uniquement contre les a9 HPV ciblés par le Gardasil-9®; cette catégorie de femmes pourrait éventuellement bénéficier de la vaccination de rattrapage contre les HPV; et enfin c) une troisième catégorie (1/10°) montrant une absence totale d'infection génitale à HPV et de réponse immunitaire à IgG systémique et génitale contre les a7/a9 HPV ciblés par le Gardasil-9®; malgré leur age avancé, cette catégorie de femmes pourrait bénéficier pleinement de la vaccination prophylactique contre les HPV. Ces travaux ont donné lieux à 7 publications rédigées en anglais (3 acceptées; 4 soumises). |