L'impact de la digitalisation sur le rapport au travail des cadres : une étude comparative par entretiens semi-directifs entre grandes entreprises digitalisées et start-up
The impact of digitalization on the relationship to the executives' work : a comparative study by semi-structured interviews between digitized large companies and start-up
par Fatine BIAZ sous la direction de Martine BRASSEUR
Thèse de doctorat en Sciences de gestion
ED 262 Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion

Soutenue le jeudi 28 novembre 2019 à Université Paris Cité

Sujets
  • Cadres (personnel)
  • Gestion -- Informatique
  • Numérisation
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Mots clés
Digitalisation, Rapport au travail, Cadres, Entreprises digitalisées, Start-up
Resumé
Cette thèse traite des effets de la digitalisation sur le rapport au travail en se focalisant sur une population plus particulièrement impactée, celle des cadres. En effet, le développement des technologies numériques a profondément transformé les pratiques et les relations professionnelles des salariés au sein des organisations. Parallèlement, des start-up ont émergé réussissant à répondre de manière personnalisée et rapide aux attentes de leurs clients grâce aux technologies du numérique. Pour se maintenir sur le marché et faire face à ces nouveaux concurrents, les grandes entreprises ont dû réagir et se digitaliser. Les objectifs des travaux de recherche présentés sont ainsi de (1) identifier quelles dimensions du rapport au travail des cadres ont été impactées par la digitalisation dans les organisations ; (2) repérer d'éventuelles différences d'impact entre les grandes entreprises digitalisées et les start-up, (3) analyser si les facteurs individuels (poste, âge, genre et ancienneté) jouent un rôle dans la relation entre digitalisation et rapport au travail des cadres. Sur la base de notre revue de littérature, nous explicitons tout d'abord ce que désigne la digitalisation dans les organisations et analysons les dynamiques d'évolution impulsées par ce changement technologique. Nous abordons ensuite les problématiques propres à la population cadre et ses mutations. Le concept de rapport au travail est ensuite défini nous conduisant à positionner notre étude dans le cadre théorique de Chantal Nicole-Drancourt et Laurence Roulleau-Berger (2001), dont nous reprenons les trois dimensions du rapport au travail : instrumentale, sociale et symbolique et qui nous a servi de grille d'analyse. Pour atteindre nos objectifs de recherche, nous avons mis en œuvre une étude empirique par entretiens semi-directifs auprès de 61 cadres travaillant dans des start-up ou dans des grandes entreprises digitalisées répartis dans 13 secteurs d'activité. Les entretiens ont été enregistrés et retranscrits. Nous avons ensuite procédé à une analyse de contenu thématique des verbatim dans un première temps manuellement puis en appui avec le logiciel Nvivo. Nos résultats font ressortir peu de différences entre les grandes entreprises digitalisées et les start-up laissant supposer une faible influence de cette variable organisationnelle sur le phénomène étudié. La digitalisation ressort également comme un facteur ambivalent, à la fois répulsif et attractif dans le rapport des cadres au travail. Elle semble également avoir eu un effet sur la transformation de la catégorie des cadres, dont la mutation a changé de nature pour introduire une nouvelle dimension, celle du niveau de complexité dans le traitement de l'information. De plus la digitalisation a impacté l'exercice même des métiers de cadre, générant notamment une forte dépendance à la technologie nous conduisant à nous interroger sur l'émergence d'une forme d'e-taylorisme. Conjointement, le caractère ludique et les potentialités offertes par les nouveaux outils de travail ont favorisé la prise d'autonomie dans l'exercice des responsabilités mais aussi légitimer les quêtes hédonistes dans le travail. La digitalisation semble ainsi osciller entre facteur d'émancipation et source potentielle d'aliénation. Son impact concerne toutes les dimensions du rapport au travail. Les limites de notre étude résident dans le choix de la population, toutes les entreprises concernées étant leaders sur leur marché et étant massivement digitalisées. D'une part, les cadres concernés ne peuvent pas être considérés comme représentatifs. D'autre part, nous n'avons pas procédé à des comparaisons avec des PME ou des entreprises dans d'autres contextes ou encore avec la population non-cadre auprès de qui nous aurions peut-être obtenu des résultats similaires. La modélisation présentée permettant d'enrichir le cadre théorique initiale débouche donc sur d'autres travaux de recherche de nature confirmatoire.