Les jardins domestiques, espaces de passage des insectes pollinisateurs et de leurs rencontres avec les habitant.e.s
Domestic gardens as place pollinators go through and where they meet inhabitants
par Marine LEVÉ sous la direction de Anne-Caroline PRÉVOT-JULLIARD
Thèse de doctorat en Interdisciplinaire
ED 474 Frontières de l'Innovation en Recherche et Education

Soutenue le mardi 27 novembre 2018 à Sorbonne Paris Cité

Sujets
  • Écologie urbaine
  • Insectes pollinisateurs
  • Jardins privés

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Mots clés
Pollinisateurs, Jardins domestiques, Habitants, Milieu péri-urbain
Resumé
En France, plus de la moitié de la population se trouve en ville et ce chiffre croît. L'urbanisation change les opportunités de rencontre des habitant.e.s avec la nature, même si leur connaissance de la biodiversité est relativement bonne. L'urbanisation a également des effets, souvent négatifs, sur les populations des autres êtres vivants, dont les insectes pollinisateurs. Dans les milieux péri-urbains, un lieu de rencontre entre habitant.e.s et nature est le jardin privé. En écologie urbaine, les études sur les jardins domestiques se développent mais sont encore peu nombreuses. Cette thèse a cherché à montrer que les jardins sont intégrés dans un contexte paysager et sociétal plus large qui leur permet de jouer un rôle dans la conservation de la biodiversité, notamment celle des insectes pollinisateurs. J'ai pour cela travaillé à plusieurs échelles et mobilisé des cadres conceptuels et des outils de l'écologie, la géographie et la psychologie de la conservation, afin de caractériser différents aspects du socio-écosystème jardin. Je me suis d'abord placée à l'échelle de l'Île-de-France et ai montré que les jardins et zones denses en jardins sont des espaces favorables à la diversité en insectes pollinisateurs au sein d'une matrice urbaine. Par la suite, j'ai précisé les déterminants de la variété (diversité, type de culture, origine, rareté) des fleurs, ressources pour les insectes pollinisateurs dans les jardins : j'ai confirmé l'effet négatif de l'urbanisation, j'ai mis en évidence des effets variables de la structure des jardin et enfin je n'ai pas identifié de relation avec le degré de connexion à la nature des habitant.e.s. L'évolution des ressources se fait de fleurs spontanées et communes à plus cultivées et rares au fil de la saison. Je me suis aussi intéressée à deux actions de protection des pollinisateurs (participation au suivi photographique des insectes pollinisateurs et plantation de fleurs nectarifères) à l'échelle du jardin et j'ai montré l'importance de l'aspect expérientiel de ces actions pour motiver l'intention de réaliser le comportement. Enfin, une dernière partie prend en compte le vécu des habitant.e.s dans leur jardin et montre que habiter un jardin se fait sous la forme d'un réseau de relations plus ou moins dense englobant les éléments de nature : le jardin est un lieu de fleurissement mais aussi d'attention portée au vivant et parfois point de départ pour toucher d'autres lieux ou personnes, dans une perspective de conservation. Cette thèse offre des perspectives pour la prise en compte des expériences et contextes locaux dans la conservation de la biodiversité des insectes pollinisateurs. Une recommandation qui en découle est la nécessité d'un dialogue renouvelé entre les désigné.e.s expert.e.s de la conservation en milieu urbain et les habitant.e.s.