Mots clés |
Hétérogénéité cellulaire et tumorale, Caractérisation phénotypique cellulaire, Plasticité cellulaire, Cellules souches, Prise de décision cellulaire, Automonie cellulaire versus prise de décision collective |
Resumé |
On admet communément que les tumeurs proviennent de cellules échappant aux contrôles homéostatiques qui sous-tendent les structures histologiques saines et que le phénotype d'une cellule n'est pas le résultat de processus génétiques et biochimiques déterministes mais la conséquence stochastique de réseaux de régulation intra- et intercellulaires. Ce doctorat vise à étudier quantitativement l'homéostasie phénotypique de populations cellulaires et à présenter une approche à la question fondamentale, mais jusqu'alors jamais étudiée, concernant l'autonomie versus le contrôle collectif du devenir des cellules. Nous avons étudié sur le long terme, par cytométrie de flux et dans des conditions 2D puis 3D, le niveau d'expression de CD24 et CD44 de deux lignées cellulaires de cancer du sein (SUM149-PT et SUM159-PT). Trois phénotypes ont été isolés (CD24-/CD44+, CD24+/CD44+, CD24-/CD44-), ce dernier n'avait pour le moment pas été documenté dans la littérature. Le comportement phénotypique des sous-populations CD44-low et CD44-high a été caractérisé en évaluant leur proportion et en analysant leur spectre de fluorescence. Ainsi nous avons observé des comportements périodiques d'apparition et de disparition de pool de cellules caractéristiques des lignées et une re-diversification des phénotypes pour chacune des sous-population. Seule la population issue de CD24-/CD44- re-diversifiée présente le même équilibre que la population initiale non triée. En 3D, le processus de re-diversification a été observé dans les tumorsphères issues de CD24-/CD44+ et CD24+/CD44+. Les cellules CD24-/CD44- n'ont pas ce potentiel mais survivent néanmoins à l'anoïkis. Ces comportements laissent penser qu'il existe une coordination intercellulaire régulant l'équilibre des proportions phénotypiques. Pour découvrir les règles sociales régissant l'organisation spatiale inter-phénotypique, nous avons mis en place un rapporteur des variations du niveau d'expression endogène des marqueurs d'intérêt et élaboré un modèle théorique d'interactions cellulaires. Ce travail a conforté notre hypothèse selon laquelle il s'établit des règles sociales inter-cellulaires déterminant l'expression phénotypique à l'échelle uni- et pluricellulaire. |